Felipe VI Le chef de la droite tentera d'être investi Premier ministre

ATS

22.8.2023 - 20:37

Le roi d'Espagne Felipe VI a désigné mardi le chef de la droite Alberto Núñez Feijóo pour tenter d'être investi Premier ministre par les députés, a annoncé la présidente de l'Assemblée, bien qu'il n'ait pas la majorité requise pour l'instant.

Le roi d'Espagne a décidé de proposer le chef de la droite Alberto Núñez Feijóo (en photo) comme candidat à la présidence du gouvernement. (archives)
Le roi d'Espagne a décidé de proposer le chef de la droite Alberto Núñez Feijóo (en photo) comme candidat à la présidence du gouvernement. (archives)
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Keystone-SDA

Le roi a communiqué «sa décision de proposer monsieur Alberto Núñez Feijóo», leader du Parti populaire (PP, droite), «comme candidat à la présidence du gouvernement», a déclaré lors d'une conférence de presse la socialiste Francina Armengol, nouvelle présidente du Congrès des députés renouvelé lors des élections du 23 juillet.

La décision du roi était cornélienne et jusqu'ici très incertaine car ni M. Feijóo, ni le Premier ministre socialiste sortant, Pedro Sanchez, ne peuvent se prévaloir de la majorité requise en raison des résultats des élections anticipées du 23 juillet.

«Le Parti populaire a été le groupe politique qui a obtenu le plus grand nombre de sièges» au parlement, a justifié le Palais royal dans un communiqué, rappelant que cette «pratique» s'est transformé en «coutume» sous l'actuelle constitution. espagnole.

Date du vote à fixer

Mme Armengol a indiqué qu'elle contacterait M. Feijóo dans les prochaines heures afin de fixer une date pour le débat d'investiture.

«Je remercie sa majesté le roi pour sa décision (...) Nous donnerons une voix aux plus de 11 millions de citoyens qui veulent le changement», s'est félicité M. Feijóo sur le réseau social X (anciennement Twitter).

A l'issue de leurs entretiens respectifs avec le roi mardi, MM. Sánchez et Feijóo avaient tous deux réitéré qu'ils étaient prêts à se soumettre à un vote d'investiture si le choix du souverain se portait sur eux.

Au premier tour, la majorité absolue de 176 voix (sur un total de 350 députés) est requise, alors qu'une majorité simple suffit au second tour.

En cas d'échec du vote d'investiture, un compte à rebours de deux mois sera déclenché pour tenter de trouver une autre majorité, faute de quoi, des élections législatives seront de nouveau convoquées.

M. Feijóo revendique le droit de se soumettre à un vote d'investiture parce que le PP a remporté le plus grand nombre de sièges.

Mais il ne peut disposer au maximum que de 172 voix: celles des 137 députés du PP, plus les 33 de Vox et les députés de deux petits partis régionaux.

Partant de ce constat, M. Sánchez estime que M. Feijóo n'a aucune chance et a longtemps estimé que le désigner pour se présenter devant les députés était une perte de temps.

Il a toutefois déclaré mardi, après son audience avec le roi, qu'il n'aurait aucune objection si Felipe VI désignait M. Feijóo.

«Un plafond plus élevé»

«Quelle que soit la décision que prendra le chef de l'État, elle aura le soutien du Parti socialiste ouvrier espagnol», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avant l'annonce de la décision du roi, tout en répétant qu'un vote d'investiture du leader du PP serait «un échec».

«Il n'y a pas d'autre alternative qu'un gouvernement de progrès», a-t-il dit, c'est-à-dire une reconduction de la coalition sortante entre les socialistes et la gauche radicale.

Il a reconnu que M. Feijóo disposait d'un total assuré de 172 voix, mais, a-t-il dit, «il semble évident que nous avons un plafond plus élevé».

Il se référait au fait que Mme Armengol avait été élue jeudi dernier à la présidence du Congrès au premier tour avec 178 voix grâce aux voix des députés des deux partis indépendantistes catalans, ERC et surtout Junts per Catalunya (JxCat).

Mais à l'heure actuelle, cette majorité n'existe pas et M. Sánchez ne peut compter que sur 164 voix.

ERC et surtout Junts ont, en effet, souligné la semaine dernière qu'un vote d'investiture nécessiterait de nouvelles négociations pour laquelle ils ont placé la barre très haut.

Leurs deux revendications principales portent sur un référendum d'autodétermination et sur une amnistie pour toutes les personnes inculpées après la tentative de sécession avortée de la Catalogne de 2017 qui contraignit M. Puigdemont à fuir en Belgique pour échapper à la justice espagnole.

M. Feijóo a affirmé être «à seulement quatre voix de la majorité absolue», alors que M. Sánchez, a-t-il dit, «est à la distance d'une amnistie» et «d'un referendum d'indépendance».