Bangkok
Le chef de la junte militaire en Thaïlande a promis mardi d'organiser en novembre 2018 des élections. Elles ont été sans cesse repoussées depuis le coup d'Etat de mai 2014.
"En novembre 2018, il y aura une élection. C'est clair?", a déclaré le général Prayut Chan-O-Cha devant la presse au siège du gouvernement.
Depuis la visite du général à la Maison-Blanche le 3 octobre, les médias thaïlandais pointent du doigt les atermoiements du régime militaire: à Donald Trump, le général Prayut a promis des élections pour 2018, mais depuis son retour la junte restait muette sur le sujet.
"Le président Trump a salué l'engagement de la Thaïlande sur une feuille de route, qui mènera à des élections libres et justes en 2018", assure le communiqué commun publié le jour de la rencontre par la Maison Blanche - qui a fait grand bruit en Thaïlande.
Modifier le système
En août 2016, le même chef de la junte avait promis d'organiser des élections en 2017 en cas d'adoption de la Constitution. Cela avait poussé de nombreux électeurs à voter "oui" en août 2016. Mais aucune date n'avait ensuite été confirmée.
Quel que soit le résultat, grâce à cette nouvelle Constitution controversée adoptée en 2016, la junte continuera de contrôler le Parlement, grâce à un Sénat entièrement nommé.
Le but des militaires est de modifier en profondeur le système politique, afin d'empêcher durablement le retour aux manettes de l'opposition, incarnée par l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra et sa soeur Yingluck, tous deux en exil pour échapper à des poursuites qu'ils jugent politiques.
Jusqu'ici, les militaires avaient principalement eu recours aux coups d'Etat, en 2006 pour Thaksin, en 2014 pour Yingluck. Mais les Shinawatra étaient toujours revenus au pouvoir sitôt des élections organisées. D'où, selon les analystes, le peu d'entrain des militaires à organiser des élections cette fois-ci.
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