Yémen Le chef des observateurs de l'ONU à Hodeida

ATS

23.12.2018 - 18:36

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi à l'unanimité une résolution prévoyant l'envoi d'observateurs civils (photo ici d'un convoi onusien sur place) au Yémen afin de superviser l'évacuation des combattants de Hodeida et de sécuriser le fonctionnement de son port.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi à l'unanimité une résolution prévoyant l'envoi d'observateurs civils (photo ici d'un convoi onusien sur place) au Yémen afin de superviser l'évacuation des combattants de Hodeida et de sécuriser le fonctionnement de son port.
Source: Keystone/AP/HANI MOHAMMED

Patrick Cammaert, chef des observateurs de l'ONU chargés de consolider le cessez-le-feu à Hodeida, est arrivé dimanche dans cette ville du Yémen aux mains des rebelles. Samedi, il avait rencontré le gouvernement dans ses efforts pour faire respecter la trêve.

Des combats sporadiques se poursuivent à Hodeida et sa région malgré l'entrée en vigueur le 18 décembre du cessez-le-feu en vertu d'un accord conclu quelques jours plus tôt en Suède sous l'égide de l'ONU.

Selon une source onusienne, l'officier néerlandais à la retraite est arrivé dans un convoi à Hodeida, sur les rives de la mer Rouge, et devait se rendre lundi dans son port.

Il s'était rendu plus tôt dimanche dans la capitale Sanaa, également contrôlée par les Houthis, où l'officier néerlandais avait été accueilli par Ali al-Mouchiki, chef des représentants rebelles au comité mixte, chargé de la mise en oeuvre de la trêve.

Six observateurs de l'ONU, arrivés à Sanaa dès samedi en provenance d'Amman, étaient également présents, selon un photographe de l'AFP sur place.

Accusations mutuelles

Le gouvernement et les rebelles s'accusent mutuellement de porter la responsabilité des violations de la trêve, qui ne semblent pas mettre en péril, pour le moment, la mission de l'équipe du général Cammaert.

Dimanche, l'agence officielle Saba contrôlée par le gouvernement a évoqué, en citant des responsables anonymes, "63 violations par les Houthis de la trêve durant les trois premiers jours du cessez-le-feu".

Les médias des Houthis ne cessent de leur côté d'accuser les troupes gouvernementales de violer cette trêve par des tirs ou de simples travaux de fortification des lignes de front.

Le général Cammaert s'était tout d'abord rendu samedi à Aden, la grande ville du sud où siège le gouvernement. Il avait "pressé" l'exécutif yéménite et la coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite qui le soutient "de faire respecter la trêve" à Hodeida "et de coopérer afin d'assurer l'acheminement de l'aide humanitaire", selon un communiqué du porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Le général Cammaert a souligné que "l'échec ou le succès des accords de Suède reposent uniquement sur les deux parties" yéménites, d'après l'ONU.

Résolution votée

La première réunion du comité mixte réunissant loyalistes et rebelles devrait se tenir le 26 décembre, a encore précisé dans son communiqué le porte-parole du chef de l'ONU.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté vendredi à l'unanimité une résolution prévoyant l'envoi d'observateurs civils au Yémen afin de superviser l'évacuation des combattants de Hodeida et de sécuriser le fonctionnement de ses ports (ceux de Hodeida, mais aussi de Salif et Ras Issa), par où passe une large part de l'aide humanitaire et des importations du pays.

Tenue par les rebelles, cette ville de quelque 600'000 habitants est en conséquence un enjeu stratégique dans la guerre qui oppose depuis 2015 les rebelles Houthis, appuyés par l'Iran, aux forces progouvernementales, soutenues militairement par une coalition menée par l'Arabie saoudite.

Travail d'observation

La résolution rédigée par le Royaume-Uni autorise l'ONU "à établir et à déployer, pour une période initiale de 30 jours à compter de l'adoption de la résolution, une avant-garde pour commencer un travail d'observation", sous la direction du général Cammaert.

Selon des diplomates, la mission d'observateurs de l'ONU devrait compter de 30 à 40 membres, des civils ayant des expériences militaires.

La guerre au Yémen a fait au moins 10'000 morts depuis 2015 et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon les Nations unies, d'après qui jusqu'à 20 millions d'habitants sont par ailleurs "en situation d'insécurité alimentaire".

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