Guerre à Gaza Le chef du Hamas annonce la mort de trois de ses fils dans un raid

ATS

10.4.2024 - 18:21

Le chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, a annoncé mercredi la mort de trois de ses fils et de plusieurs petits-enfants dans une frappe israélienne à Gaza. Il a prévenu que cette attaque ne ferait pas plier son mouvement six mois après le début de la guerre.

«Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils (...) Ce sang versé nous rendra encore plus fermes dans nos principes», a déclaré M. Haniyeh (archives).
«Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils (...) Ce sang versé nous rendra encore plus fermes dans nos principes», a déclaré M. Haniyeh (archives).
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Keystone-SDA

«Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants», a déclaré le chef du Hamas à la chaîne du Qatar Al Jazeera M. Haniyeh basé à Doha.

La frappe a touché des véhicules à bord desquels se trouvaient les membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, selon al-Jazeera qui a diffusé des images de carcasses de voitures et de corps floutés en les présentant comme ceux des victimes.

Dans un communiqué, le Hamas a confirmé la mort de trois fils de leur chef et de quatre de ses petits-enfants dans le camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien dévasté. «Ce sang versé nous rendra encore plus fermes dans nos principes», a encore dit M. Haniyeh.

L'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

Fin du ramadan

La frappe ciblant des fils de M. Haniyeh s'est produite au premier jour de la fête du Fitr, marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan et qui ne ressemble cette année à aucune autre.

Elle a eu aussi lieu alors que le Hamas doit répondre à un projet de trêve proposé par les médiateurs qatari, égyptien et américain.

Ce projet prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aides chaque jour à Gaza et le retour chez eux des habitants du nord de Gaza, selon une source du Hamas.

Critiques de Biden

De nouvelles frappes israéliennes ont touché mercredi le nord et le centre du territoire palestinien, notamment le camp de Nousseirat, où 14 personnes, dont des enfants, ont été tuées selon le ministère de la Santé du Hamas.

Ces dernières 24 heures et selon le même ministère, 122 morts supplémentaires ont été recensés dans le territoire assiégé par Israël, portant à 33.482 le nombre de personnes tuées dans les opérations militaires israéliennes depuis le début de la guerre.

Dans un entretien diffusé mardi par la chaîne hispanophone Univision, le président américain Joe Biden, l'allié le plus puissant d'Israël, a qualifié «d'erreur» la conduite de la guerre à Gaza par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l'une de ses plus fortes critiques à l'encontre du dirigeant israélien.

Au milieu des ruines ou dans leurs abris, de nombreux Palestiniens se sont réunis tristement dans la bande de Gaza pour prier, autour de petits gâteaux préparés malgré les pénuries, à l'occasion du Aïd.

«Nous n'avons jamais vécu un Aïd comme celui-ci, plein de tristesse, de peur, de destruction et de dévastation», a déclaré Ahmed Qishta, un père de quatre enfants, réfugié à Rafah (sud) après avoir fui la ville de Gaza. «Nous essayons d'être heureux, mais c'est difficile, difficile, difficile.»

«Notre coeur n'est pas à la fête, car nous avons perdu tous ceux que nous aimions», a raconté Hikmat Abou Anza, une femme de 43 ans déplacée elle aussi à Rafah.

«Le plus triste»

Sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, où des dizaines de milliers de fidèles se sont réunis, tous avaient en tête la guerre à Gaza. «C'est l'Aïd le plus triste que nous ayons vécu», a dit Rawan Abd, une infirmière de 32 ans.

«Ce que je demande, c'est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu'ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays», a affirmé Joe Biden à Univision.

Israël, lui, maintient son projet d'offensive terrestre sur Rafah, frontalière avec l'Egypte, qu'il présente comme le dernier grand bastion du Hamas. Et ce malgré la présence de 1,5 million de personnes, selon l'ONU, en majorité des déplacés.

L'entretien de M. Biden a été enregistré avant le retrait dimanche des soldats israéliens de la grande ville de Khan Younès (sud) et l'accroissement, ces derniers jours, selon Israël de l'aide humanitaire autorisée par l'armée à entrer dans le territoire.

Israël a annoncé le retrait de ses soldats de Khan Younès, transformée en un champ de ruines par les raids aériens israéliens et les combats, afin de préparer l'offensive sur Rafah, à 3 km plus au sud.

Désormais une seule brigade est encore déployée dans la bande de Gaza, dans le centre du territoire selon l'armée.