«Les évacuations sont très difficiles» Le CICR a dû quitter Marioupol, l'aide y est impossible

olpe, ats

21.3.2022 - 19:56

Les équipes du CICR ont dû quitter la semaine passée la ville assiégée de Marioupol en Ukraine tant la situation y est dramatique. Il n'est «plus possible d'y effectuer un travail humanitaire raisonnable», a dit lundi le président de l'organisation Peter Maurer.

Le CICR a quitté Marioupol. (image prétexte)
Le CICR a quitté Marioupol. (image prétexte)
KEYSTONE

21.3.2022 - 19:56

De retour à Genève après une visite de cinq jours en Ukraine, M. Maurer a dit lors de l'émission Forum de la RTS que le CICR doit maintenant attendre que les belligérants donnent des garanties pour permettre le retour des équipes humanitaires à Marioupol.

«La situation de la ville (peuplée de quelque 350'000 personnes, majoritairement russophones) est extrêmement complexe. Les deux parties ont fait de la cité une question de prestige, et les évacuations sont très difficiles», a relevé M. Maurer.

Sur d'autres lignes de front en revanche, les équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont pu trouver des arrangements avec les belligérants pour évacuer des dizaines de milliers de personnes. «Nous encourageons les deux parties à se parler mais nous avons besoin de plus que des intentions (pour assurer la sécurité des civils)», a ajouté M. Maurer. Les routes sont souvent constellées de munitions.

Le spectre syrien

La situation se tend aussi à Lviv, avec une insécurité désormais généralisée qui risque de durcir encore les conditions de l'aide humanitaire ces prochaines semaines, craint le CICR.

Par rapport à d'autres foyers sanglants comme l'Afghanistan ou Sahel, cette crise se distingue par le fait que la guerre a lieu dans un pays relativement moderne, développé sur le plan numérique, avec de solides infrastructures.

«Les besoins y sont différents que sur d'autres théâtres d'opération. La situation y est un peu comparable à celle de la Syrie il y a dix ans. Aujourd'hui, la Syrie est un pays pauvre. J'espère qu'on n'en arrivera pas là en Ukraine», a observé M. Maurer, inquiet par la prolifération sur place d'armes de grande destruction.

A Moscou mardi

Par ailleurs, Peter Maurer doit se rendre mardi à Moscou pour discuter notamment de la conduite des hostilités et des prisonniers de guerre, a-t-il indiqué lundi à l'AFP.

Il n'est pas prévu cependant qu'il rencontre cette semaine le président russe Vladimir Poutine. «Je dois me rendre à Moscou demain et j'espère avoir des conversations à Moscou mercredi et jeudi. Je vais rencontrer de hauts représentants du ministère de la Défense et du ministère des Affaires étrangères», a précisé M. Maurer.

«Mon objectif est de faire avancer certaines questions dont la question des prisonniers de guerre, des défunts, la conduite des hostilités... toutes les questions qui découlent directement de notre rôle de gardien des Conventions de Genève», a-t-il expliqué.

Un des principaux rôles du CICR est de veiller au respect par les belligérants des droits des prisonniers de guerre. Dans les conflits armés internationaux, les Conventions de Genève reconnaissent également au CICR le droit de visiter les prisonniers de guerre.

L'organisation n'a pas encore commencé à visiter les détenus ukrainiens ou russes, mais M. Maurer s'est montré très optimiste à ce sujet.

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