Pierre Krähenbühl«Le CICR ne reprendra pas le mandat de l'UNRWA»
ats
29.4.2024 - 00:10
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ne remplacera pas l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). «On a déjà suffisamment à faire sans chercher à se substituer à d'autres organisations», affirme lundi le directeur du CICR Pierre Krähenbühl.
29.04.2024, 00:10
29.04.2024, 07:17
ATS
Le Genevois réagissait dans Le Temps à la volonté d'élus de l'UDC et d'une partie du PLR de voir le CICR remplacer l'UNRWA, sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines.
«Nous avons des mandats totalement différents. L'UNRWA a reçu le sien de l'Assemblée générale de l'ONU, le CICR des Conventions de Genève, indique-t-il. Le CICR ne reprendra donc pas le mandat de l'UNRWA». L'organisation a «déjà suffisamment à faire sans chercher à se substituer à d'autres organisations», ajoute-t-il.
«Pas de problèmes d'inconduite»
Le nouveau directeur général du CICR, et ancien patron de l'UNRWA, est également revenu sur les critiques émises par des sénateurs républicains américains à son encontre. Ceux-ci ont adressé en mars une lettre à l'Assemblée du CICR dans laquelle ils réclament le départ de Pierre Krähenbühl et menacent de couper les fonds américains accordés à l'institution.
Lors de son recrutement, une demande formelle a été adressée à l'ONU pour voir s'il y avait eu des problèmes d'inconduite à la tête de l'UNRWA, assure ce dernier. «La réponse de l'ONU fut claire et formelle: il n'y avait rien», précise-t-il.
Situation financière «stabilisée»
Outre les critiques liées à l'UNRWA, le CICR a été secoué par une grave crise financière. Le budget de l'organisation a été réduit à 700 millions en 2024 et 4000 postes ont été supprimés.
«Les derniers départs ont eu lieu en mars», indique Pierre Krähenbühl, qui évoque une certaine fragilité intérieure sur le plan de la cohésion et de la confiance. Le volume des opérations a également souffert, notamment en Irak, au Sud-Soudan, au Nigeria et ailleurs, dit-il.
Le Genevois affirme toutefois que la situation financière du CICR est désormais stabilisée. «Il y avait deux chantiers à mener au moment de la crise: il fallait procéder à des coupes dans les budgets, mais il fallait aussi en parallèle élaborer une nouvelle stratégie institutionnelle, explique-t-il. D'être parvenu à le faire en une année n'est pas une mince affaire».