Des crématoriums en Chine ont indiqué mardi à l'AFP être saturés, alors que le pays a mis fin début décembre à la plupart des mesures de sa politique dite «zéro Covid». Depuis, le pays fait face à une vague sans précédent de la maladie.
Chine: les crématoriums sous pression en pleine déferlante de Covid
Des crématoriums aux quatre coins de la Chine sont à la peine, au moment où déferle une vague sans précédent de Covid qui menace les personnes âgées, trois ans après les premiers cas à Wuhan.
20.12.2022
Des hôpitaux sont débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux manquent dans les pharmacies. A Chongqing (sud-ouest), une municipalité-province qui compte plus de 30 millions d'habitants, un crématorium n'a plus de place pour conserver les corps.
Leur nombre ces derniers jours est «beaucoup plus important qu'avant», a indiqué un employé qui n'a pas souhaité donner son nom. «On est tous très occupés, il n'y a plus de place pour les corps dans les chambres froides», a-t-il précisé, sans toutefois être en mesure de dire si les décès sont liés ou non au Covid.
Nombre de morts sous-estimés
Une situation similaire prévaut à l'autre bout du pays. «Evidemment que nous sommes occupés, quel endroit ne l'est pas en ce moment?», feint de s'interroger à 1300 km de là un crématorium à Baoding, proche de Pékin. La capitale chinoise et ses 22 millions d'habitants sont particulièrement touchés par le Covid qui s'est propagé à une vitesse fulgurante ces derniers jours.
Les autorités ont fait état mardi de cinq décès supplémentaires dans la ville, après deux la veille. Ces chiffres sont largement sous-estimés, avertissent des experts.
L'AFP a vu mardi devant le crématorium Dongjiao à Pékin plus d'une douzaine de véhicules attendant d'entrer, principalement des corbillards ou des voitures funéraires. Un chauffeur dans la file a indiqué attendre depuis déjà plusieurs heures. L'établissement s'est refusé à tout commentaire sur la cause des décès.
Surcharge de travail
A Canton (sud), un crématorium a fait part d'une situation «extrêmement préoccupante». «Nous incinérons plus de 40 corps par jour contre une douzaine auparavant. Nous sommes trois à quatre fois plus chargés que les années précédentes», a témoigné un employé sous couvert d'anonymat.
La Chine a vécu durant près de trois ans sous le joug de strictes restrictions sanitaires, au nom d'une politique dite «zéro Covid» qui a permis de protéger les personnes les plus à risque. Il y a environ trois semaines, le géant asiatique a brusquement mis fin à la plupart de ces mesures, dont les tests de dépistage quasi obligatoires.