«Il a fallu 232 ans...» Le cri du coeur de la première femme noire à la Cour suprême

ATS

8.4.2022 - 21:01

«Il a fallu 232 ans (...) avant qu'une femme noire ne soit choisie pour servir à la Cour suprême des Etats-Unis, mais nous l'avons fait!» Ovationnée, Ketanji Brown Jackson a livré vendredi à la Maison Blanche un puissant message d'espoir dans une Amérique divisée.

Ketanji Brown Jackson est devenue la première juge afro-américaine à siéger à la Cour suprême.
Ketanji Brown Jackson est devenue la première juge afro-américaine à siéger à la Cour suprême.
KEYSTONE/AP/Jacquelyn Martin

L'éminente juriste et magistrate bardée de diplômés, dont le visage s'illumine le plus souvent d'un immense sourire, s'est faite grave pour conclure le discours que l'avait invitée à prononcer le président Joe Biden, au lendemain de la confirmation par le Sénat de sa nomination à la plus haute juridiction américaine.

«Tous les Américains peuvent être fiers de ce moment», a dit cette femme de 51 ans, vêtue de sombre comme pour rappeler la robe noire des juges, reçue avec les honneurs dans les jardins du 1600 Pennsylvania Avenue.

«Dans ma famille, il n'a fallu qu'une génération pour passer de la ségrégation à la Cour suprême», a dit Ketanji Brown Jackson, aux côtés de qui se tenait Kamala Harris, première femme, et première Afro-Américaine à être vice-présidente. Sa voix s'est étranglée, quand, pour rendre hommage aux militants des droits civiques et à leurs combats passés, elle a dit ces lignes de la grande poétesse et militante Maya Angelou.

Victoire pour Biden

«Apportant les présents que mes ancêtres m'ont donnés, je suis le rêve et l'espérance de l'esclave», a dit la magistrate, dont la nomination était une promesse de campagne de Joe Biden.

Le président démocrate, savourant chaque moment d'une cérémonie qui est aussi pour lui une indéniable victoire politique, a lui rendu hommage à la «force» de Ketanji Brown Jackson et à ses parents, tous deux présents, qui ont connu «l'inhumanité de la ségrégation»

Joe Biden, qui doit en grande partie son élection à l'électorat afro-américain, a aussi rappelé qu'au-delà de cette journée de fête et d'unité, les clivages partisans étaient plus profonds que jamais aux Etats-Unis. Il a estimé que sa candidate avait été la cible de la part des sénateurs républicains, lors d'auditions interminables et parfois tendues, «d'affirmations méprisables et sans fondement».

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