Succession de Boris JohnsonLe débat s'anime entre les candidats à Downing Street
ATS
17.7.2022 - 22:45
Les candidats pour succéder au Premier ministre britannique Boris Johnson se sont retrouvés dimanche soir pour un deuxième débat télévisé plus animé que le précédent. Ils entament une semaine décisive dans la course à Downing Street.
Keystone-SDA
17.07.2022, 22:45
ATS
Ils sont encore cinq dans la course au pouvoir lancée après l'annonce le 7 juillet de la démission de Boris Johnson, emporté par une avalanche de départs déclenchée par un trop-plein de scandales et de mensonges.
La secrétaire d'Etat au Commerce international Penny Mordaunt, l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak, la cheffe de la diplomatie Liz Truss, l'ex-secrétaire d'Etat à l'Egalité Kemi Badenoch et le député Tom Tugendhat se sont retrouvés pour un débat télévisé d'une heure sur la chaîne ITV.
Ils entament une semaine décisive dans la course à Downing Street: les députés conservateurs voteront lundi, mardi et mercredi, pour éliminer un par un les candidats tandis qu'un troisième débat aura lieu mercredi sur Sky News. On connaîtra mercredi soir le nom des deux finalistes, qui seront départagés pendant l'été par les membres du parti conservateur. Le nom du futur Premier ministre sera connu le 5 septembre.
Liz Truss à l'attaque
Le face-à-face s'est avéré bien plus animé que le précédent débat télévisé vendredi. Lors de ce dernier, les cinq prétendants au pouvoir s'étaient refusés aux clashs et attaques personnelles.
Cette fois, la cheffe de la diplomatie Liz Truss – jugée peu convaincante vendredi – a donné le ton en attaquant frontalement dès ses premières interventions son ancien collègue au gouvernement Rishi Sunak. Elle l'a accusé d'avoir mené le pays à la «récession» en augmentant les taxes quand il était chargé des Finances.
L'ex-ministre de la Défense Penny Mordaunt a aussi attaqué l'ancien Chancelier sur le sujet, elle qui a suggéré d'emprunter pour faire face à la crise du coût de la vie qui étrangle les ménages britanniques, avec une inflation record à 9,1% en mai.
«C'est du socialisme», a riposté Rishi Sunak. «Même (l'ancien chef de l'opposition) Jeremy Corbyn ne serait pas allé si loin!»
A couteaux tirés
Mme Truss et M. Sunak sont à couteaux tirés depuis le début de la campagne. La candidate de 46 ans est la coqueluche du camp Johnson, qui est convaincu que M. Sunak attendait son heure depuis des mois avant de démissionner le 4 juillet, précipitant la chute du Premier ministre. Ce que les partisans de Rishi Sunak démentent.
En passant à l'offensive, Liz Truss a tenté de combler son retard au moment où les bookmakers la relèguent à la troisième place derrière Penny Mordaunt et Rishi Sunak, au coude à coude.
Samedi, un sondage réalisé par le site Conservative Home auprès de son lectorat conservateur positionnait même en tête l'ancienne secrétaire d'Etat Kemi Badenoch, qui plaît à certains Tories pour son côté «anti-woke» et ses propos moins langue de bois que la plupart de ses rivaux.
Peu de questions environnementales
Après des mois de scandales et de mensonges sous Boris Johnson, les questions d'intégrité ont encore une fois été largement abordées. Aucun candidat ne s'est dit disposé à nommer le bientôt ex-Premier ministre dans son gouvernement.
Lors du précédent débat vendredi, seul Tom Tugendhat avait répondu fermement «non» quand on lui avait demandé si le Premier ministre démissionnaire était honnête. Kemi Badenoch s'était contentée d'un «parfois» et les trois autres avaient bafouillé des réponses vagues.
A la fin du face-à-face, les candidats ont dû se positionner sur les questions environnementales. Mais le sujet, relégué au second plan des débats depuis le début de la campagne, a de nouveau été éclipsé en quelques minutes.
Si tous les candidats à l'exception de Kemi Badenoch affirment qu'ils maintiendront l'objectif national de neutralité carbone à l'horizon 2050, ils n'en font pas une priorité.
Alors que des températures dépassant les 40 degrés sont attendues en Angleterre en début de semaine, le président et ministre de la COP26 Alok Sharma a appelé dimanche les candidats à «prendre très au sérieux» les enjeux climatiques, n'excluant pas de quitter son poste si tel n'était pas le cas.