UE-Hongrie Le Fidesz d'Orban quitte le Parti populaire européen

ATS

18.3.2021 - 17:49

Le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban claque la porte du Parti populaire européen (droite), a annoncé jeudi une ministre du gouvernement. Cela deux semaines après avoir quitté le groupe PPE au Parlement européen et après des années de bras de fer.

Viktor Orban a appelé à "construire sans le PPE une offre pour les citoyens européens qui ne veulent pas de migrants ni de multiculturalisme, qui ne sont pas tombés dans la folie LGBTQ, qui défendent les traditions chrétiennes de l'Europe".
Viktor Orban a appelé à "construire sans le PPE une offre pour les citoyens européens qui ne veulent pas de migrants ni de multiculturalisme, qui ne sont pas tombés dans la folie LGBTQ, qui défendent les traditions chrétiennes de l'Europe".
ATS

«Il est temps de dire au revoir», a écrit Katalin Novak, secrétaire d'Etat à la Famille, dans un tweet accompagné d'une lettre de résiliation du secrétariat international du Fidesz.

«Je notifie la présidence du Parti populaire européen que le Fidesz ne souhaite plus maintenir son adhésion et donc le quitte», peut-on lire dans ce courrier.

Droits fondamentaux menacés

Le parti hongrois acte ainsi la rupture définitive avec la plus grande famille politique de l'Union européenne (UE), qui réunit les formations de droite.

Une partie des membres militaient de longue date pour l'exclusion du Fidesz, face aux prises de position anti-Bruxelles de son chef et aux mesures jugées attentatoires aux droits fondamentaux.

Début mars, la formation de Viktor Orban s'était déjà retirée du groupe PPE au Parlement, dénonçant l'adoption d'une réforme des statuts.

Exclusion réclamée

La modification de ces règles internes est censée permettre la suspension voire l'exclusion de délégations entières, et non plus seulement de parlementaires individuellement.

Le parti PPE devait prochainement se réunir pour décider de l'exclusion du Fidesz, réclamée par son président, le Polonais Donald Tusk, et par 13 partis membres, autour d'un noyau dur constitué par les pays du Benelux et des pays scandinaves.

Les précédentes tentatives s'étaient heurtées aux refus des chrétiens démocrates (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel. Sans attendre, le Fidesz, déjà suspendu sine die depuis mars 2019, avait pris les devants en annonçant lui-même son départ.

Refonder la droite autour de ses valeurs

Le Premier ministre souverainiste hongrois souhaite désormais refonder la droite européenne autour de ses valeurs avec «les Polonais» et le tribun souverainiste italien Matteo Salvini.

«Il faut qu'il y ait une famille politique pour les gens comme nous qui protègent la famille, défendent leur patrie, pensent en termes de coopération entre Etats-nations plutôt qu'en termes d'empire européen», a récemment déclaré M. Orban.

Il a appelé à «construire sans le PPE une offre pour les citoyens européens qui ne veulent pas de migrants ni de multiculturalisme, qui ne sont pas tombés dans la folie LGBTQ, qui défendent les traditions chrétiennes de l'Europe».