BirmanieL'opposition invite les Rohingyas à renverser la junte avec elle
ATS
3.6.2021 - 19:19
Le «gouvernement» de résistance birman a appelé jeudi la minorité musulmane rohingya à se joindre à lui pour tenter de renverser la junte. Il a promis la citoyenneté dans une future Birmanie démocratique aux membres de cette communauté persécutée.
03.06.2021, 19:19
03.06.2021, 20:21
ATS
«Nous invitons les Rohingyas à unir leurs forces avec les nôtres et à se joindre à d'autres pour participer à cette Révolution du Printemps contre la dictature militaire», a écrit le «gouvernement d'unité nationale» (GUN) dans un communiqué.
Ce «gouvernement d'unité nationale», composé de députés déchus parmi lesquels ceux de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi dont le gouvernement civil a été renversé par les militaires le 1er février, cherche à regrouper les dissidents avec les différents mouvements ethniques pour résister aux putschistes.
Le GUN a également promis l'annulation d'une loi sur le citoyenneté datant de 1982 discriminatoire à l'égard des Rohingyas, promettant la citoyenneté de plein droit à tous ceux nés en Birmanie.
Rapatriement des réfugiés
Le «gouvernement» clandestin s'est aussi engagé à rapatrier les centaines de milliers de réfugiés rohingyas qui s'entassent dans des camps au Bangladesh «dès que le rapatriement pourra être réalisé sur une base volontaire, en sécurité et dans la dignité».
Plus de 740'000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh après une campagne militaire sanglante en 2017 qui a été condamnée par l'ONU en tant qu'opération de «nettoyage ethnique». L'armée avait affirmé que les opérations visaient à neutraliser des insurgés Rohingyas après une série d'attaques meurtrières contre des postes de police.
Mme Suu Kyi avait pris la défense de l'armée et s'était rendue à La Haye pour défendre son gouvernement accusé de «génocide» devant la Cour internationale de justice, la plus haute instance judiciaire de l'ONU.
Plus de 600'000 Rohingyas se trouvent dans l'Etat Rakhine, dans le nord de la Birmanie, confinés dans des camps ou dans leurs villages et n'ayant pas accès aux soins médicaux.