Police et armée sur le terrain Le gouvernement péruvien ordonne le déblocage des routes

ATS

27.1.2023 - 06:36

Le gouvernement péruvien a ordonné l'intervention de la police et de l'armée pour dégager les dizaines de barrages routiers dressés à travers le pays par les manifestants qui réclament la démission de la présidente Dina Boluarte. Ces barrages entraînent des pénuries.

Des membres de l'armée travaillent pour dégager une route après un blocage par une manifestation anti-gouvernementale, sur la route entre Laraqueri et la ville de Puno, Pérou, 26 janvier 2023.
Des membres de l'armée travaillent pour dégager une route après un blocage par une manifestation anti-gouvernementale, sur la route entre Laraqueri et la ville de Puno, Pérou, 26 janvier 2023.
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«La police nationale du Pérou, avec l'appui des forces armées, va effectuer le déblocage des routes du réseau national», ont annoncé jeudi soir les ministères de l'intérieur et de la défense dans un communiqué. Les autorités ont recensé jeudi 88 barricades sur des routes dans 8 des 25 régions du Pérou.

L'autoroute centrale, qui relie les Andes et constitue la principale voie d'importation de produits alimentaires vers Lima, a notamment été fermée. Des centaines de camions sont bloqués.

Le gouvernement a accusé les barrages d'être directement à l'origine de dix décès, dont ceux de trois enfants qui n'ont pu, selon lui, recevoir à temps les soins critiques dont ils avaient besoin.

«Droit à la vie»

Le droit de manifester «ne comprend pas le blocage des voies et peut encore moins prendre le dessus sur le droit à la vie des personnes qui ont besoin d'être transportées pour recevoir des traitements [...] ou qui ont besoin que l'oxygène ou les médicaments arrivent dans leurs régions pour pouvoir continuer à vivre», ont-ils ajouté.

Le Pérou est en proie à une grave crise politique depuis la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président socialiste Pedro Castillo, accusé de tentative de coup d'Etat pour avoir voulu dissoudre le Parlement, qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

Les affrontements entre forces de sécurité et manifestants pro-Castillo, qui exigent la démission de Mme Boluarte et des élections immédiates, ont fait au moins 46 morts en six semaines.

Dina Boluarte, ancienne vice-présidente et colistière de M. Castillo aux élections de 2021 et aux mêmes origines modestes et andines que lui, l'a remplacé conformément à la constitution. Mais elle est considérée comme «une traîtresse» par les manifestants.