Ankara
Le maire d'Ankara Melih Gokcek, en poste depuis 1994, a annoncé lundi qu'il démissionnerait, dans un contexte de pressions exercées par le président Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier cherche à renforcer son pouvoir et à renouveler les rangs de son parti.
Melih Gokcek est le maire de Turquie ayant le plus long mandat à son actif. Âgé de 68 ans, il est aussi l'un des trois maires de grandes villes turques ayant résisté aux appels du président Erdogan à démissionner.
"Si Dieu le veut, je réunirai le conseil municipal de la ville samedi, je dirai adieu aux membres amis du conseil et donnerai ma démission", a écrit sur Twitter Melih Gokcek, à l'issue d'une rencontre avec le président Erdogan au palais présidentiel.
La semaine dernière, M. Erdogan a clairement fait comprendre que le maire d'Ankara devait obéir à son appel à démissionner. "Ce qui est nécessaire doit être fait dans une courte période de temps", avait-il dit, avertissant que son parti de la Justice et du Développement (AKP, islamo-conservateur) prendrait des mesures contre les maires qui refusent de se soumettre à ses injonctions.
Avant 2019
Le maire de Bursa, Recep Altepe, a annoncé sa démission lundi, tandis que le maire de Balikesir, Edip Ugur, a rendu publique une déclaration sur une possible démission. Erdogan, qui a souvent souligné que certains pans de son parti souffraient d'usure, cherche à renouveler les rangs de l'AKP avant les élections de 2019.
Les élections municipales qui se tiendront en mars 2019 donneront le ton à une année décisive sur le plan politique. Elections législatives et présidentielle suivront en novembre.
Le maire AKP d'Istanbul, Kadir Topbas, a annoncé sa démission en septembre après 13 années de mandat.
Extravagance
M. Gokcek est connu pour ses commentaires extravagants sur Twitter, où il est suivi par plus de 4 millions d'abonnés. Il a ainsi affirmé que des puissances étrangères pourraient avoir recours à des technologies d'avant-garde pour tenter de provoquer artificiellement un tremblement de terre avec l'objectif délibéré de fragiliser encore plus l'économie de la Turquie.
En 2015, M. Gokcek s'en était pris à une porte-parole du département d'Etat américain, la qualifiant de "blonde stupide".
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