Hong Kong Le militant hongkongais Joshua Wong arrêté

ATS

30.8.2019 - 18:56

Le militant hongkongais pro-démocratie Joshua Wong a été arrêté (archives).
Le militant hongkongais pro-démocratie Joshua Wong a été arrêté (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/RITCHIE B. TONGO

Plusieurs figures du mouvement pro-démocratie hongkongais, dont Joshua Wong, ont été arrêtées vendredi. Ce coup de filet a été dénoncé par des associations comme une tentative de museler l'opposition après l'interdiction d'une nouvelle grande manifestation samedi.

Un nouveau rassemblement massif était prévu samedi pour le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel dans la ville. Cette décision avait été le déclencheur du «Mouvement des parapluies» de 2014 marqué par 79 jours d'occupation du coeur financier et politique de Hong Kong.

Mais après la confirmation de l'interdiction de ce rassemblement, les organisateurs ont retiré vendredi leur appel à manifester pour ne pas jeter d'huile sur le feu. D'autres initiatives seraient toutefois en préparation.

«Terreur blanche»

Deux des grandes figures du «Mouvement des parapluies», Joshua Wong et Agnes Chow, tous deux âgés de 22 ans, ont été arrêtées vendredi à l'aube, notamment pour «incitation à participer à un rassemblement non autorisé». Tous deux ont été inculpés dans l'après-midi et libérés sous caution. «Nous poursuivrons le combat, nous ne nous rendrons pas», a promis M. Wong à l'extérieur du tribunal tout en fustigeant «l'effet glaçant» des arrestations d'opposants à Pékin.

Ces arrestations illustrent la «propagation de la 'Terreur blanche' à l'égard des manifestants hongkongais», a déclaré Issac Cheng du parti Demosisto co-fondé par Joshua Wong.

Quelques heures plus tôt, un autre militant, Andy Chan, fondateur du minuscule parti indépendantiste HKNP (interdit en 2018), avait été arrêté à l'aéroport. La police a également arrêté Rick Hui, un membre du conseil du quartier populaire de Sha Tin, et l'ancienne leader étudiante Althea Suen.

Et pour la première fois depuis le début en juin de la mobilisation, trois parlementaires pro-démocratie ont aussi été arrêtés vendredi à Hong Kong, a indiqué leur parti Passion civique. Au Nok-hin et Jeremy Tam ont été interpellés pour obstruction à la police, a indiqué le parti sur sa page Facebook. Auparavant, un autre député, Cheng Chung-tai, avait aussi été arrêté, toujours selon le même parti.

«Coup de filet ridicule»

Au total, plus de 900 personnes ont été interpellées depuis le début de la contestation née du rejet d'un projet de loi qui devait autoriser les extraditions vers la Chine. Le mouvement a depuis considérablement élargi ses revendications.

Amnesty International a fustigé «ce coup de filet ridicule à l'aube» et condamné les arrestations de M. Wong et Mme Chow, qui sont «de scandaleuses attaques contre liberté d'expression et de réunion» et des «tactiques visant à semer la peur tout droit sorties des manuels chinois».

La police a cependant nié vouloir saper les manifestations du week-end. «C'est totalement faux», a déclaré aux journalistes son porte-parole John Tse.

Foot ou shopping de masse

La manifestation de samedi était convoquée par le Front civil des droits de l'homme (FCDH), une organisation non violente qui a été à l'origine des plus grands rassemblements de ces derniers mois. En particulier celui du 18 août qui avait réuni 1,7 million de personnes selon les organisateurs, sans aucun débordement.

Dans une lettre au FCDH, la police dit redouter que certains participants commettent des «violences» ou des «actes de destruction». Le Front ayant été débouté dans son recours contre l'interdiction, une de ses responsables, Bonnie Leung, a dit que le FCDH n'avait «pas d'autre option que d'annuler la manifestation demain».

Mais d'autres initiatives s'apprêtent à voir le jour pour remplacer la manifestation, certains militants pro-démocratie proposant un match de football, une sortie shopping de masse ou encore un rassemblement religieux impromptu.

Il est probable que l'appel à la mesure du FCDH ne soit pas entendu par la frange la plus radicale, composée majoritairement d'étudiants très jeunes. Et le risque de nouvelles violences est bien réel.

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