GuterresLe monde va «les yeux fermés vers la catastrophe climatique»
ATS
21.3.2022 - 11:42
Le monde marche «les yeux fermés vers la catastrophe climatique», a alerté lundi le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres. Il déplore qu'en dépit de «l'aggravation» de la situation, les grandes économies continuent de laisser leurs émissions de gaz à effet de serre augmenter.
Keystone-SDA
21.03.2022, 11:42
ATS
L'objectif de limitation de la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, est en «soins critiques», a-t-il déclaré lors d'une conférence sur le développement durable organisée par The Economist à Londres.
Selon l'Onu, il faudrait réduire de 45% les émissions d'ici 2030 pour espérer limiter la hausse des températures à +1,5°C. Mais les émissions sont toujours en hausse et la planète a gagné en moyenne environ +1,1°C depuis l'ère pré-industrielle, multipliant canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations catastrophiques.enviro
«Le problème s'aggrave»
«Le problème s'aggrave», a déclaré Antonio Guterres dans un message vidéo préenregistré, rappelant qu'en 2020, les catastrophes climatiques avaient déjà «chassé de leurs maisons 30 millions de personnes – soit trois fois plus que le nombre de personnes déplacées par les conflits».
«Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique» et «si nous continuons comme ça, nous pouvons dire adieu à l'objectif de 1,5°C. Celui de 2°C pourrait aussi être hors d'atteinte».
Mais même si les nations honorent les engagements pris à Paris, les émissions devraient encore augmenter de 14% avant la fin de la décennie, conduisant à un réchauffement «catastrophique» de 2,7°C, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) des Nations unies.
Fustigeant une forme «d'optimisme naïf» à l'issue de la COP26 de Glasgow cet automne, le chef de l'Onu a qualifié de «folie» la dépendance persistante aux énergies fossiles.
«Cette addiction aux combustibles fossiles nous conduit vers une destruction collective», a-t-il affirmé, à quelques heures du coup d'envoi d'une réunion de deux semaines visant à valider un rapport historique du Giec sur les scénarios permettant de limiter le réchauffement de la planète, déclinant les possibilités par grands secteurs et visant à augmenter stockage et absorption du carbone.
Ce rapport devrait conclure que les émissions de CO2 doivent atteindre un pic d'ici quelques années si l'on veut atteindre les objectifs de température fixés à Paris.