New York
Le prix Nobel de la paix 2017, la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), a appelé lundi l'administration Trump à préserver l'accord conclu avec l'Iran sur son programme nucléaire. L'objectif est d'"éviter tout nouveau conflit".
"Nous appelons le gouvernement américain à continuer à certifier que cet accord est respecté et à en rester partie prenante afin d'éviter tout nouveau conflit ou tension", a déclaré la directrice de l'ICAN, Beatrice Fihn, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.
Interrogée sur les informations prêtant à Donald Trump l'intention d'annoncer dans les prochains jours au Congrès américain qu'il ne confirme pas une application totale par l'Iran de ses obligations dans cet accord, Beatrice Fihn a répondu: "Ce n'est vraiment pas ce dont le monde a besoin maintenant".
"Impacts négatifs"
"Si cela arrive, cela provoquera beaucoup d'impacts négatifs. Nous ne voyons aucune preuve selon laquelle l'Iran ne se conforme pas à cet accord. Au lieu de cela, tout le monde, l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) comme les autres partenaires" à l'accord "continuent de dire que l'Iran l'applique", a-t-elle souligné.
Plus tôt dans la journée, le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, avait affirmé à Rome que "les engagements relatifs au nucléaire pris par l'Iran au titre du JCPOA (Joint comprehensive plan of action) sont respectés". L'AEIA avait déjà affirmé le mois dernier que l'Iran respectait bien ses engagements.
"Non-certification" ?
Donald Trump, qui juge que l'Iran ne respecte pas "l'esprit" de l'accord nucléaire, devrait annoncer prochainement qu'il ne "certifie" pas l'application par l'Iran de ses engagements dans l'accord conclu en 2015, selon des sources concordantes.
L'accord conclu entre l'Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume Uni et l'Allemagne vise à s'assurer que les activités nucléaires iraniennes n'ont qu'un but purement civil. En échange de sa signature, l'Iran a obtenu une levée progressive des sanctions internationales qui la visaient depuis plusieurs années.
Une loi oblige le président américain à dire au Congrès, tous les 90 jours, si l'Iran respecte le texte et si la levée des sanctions qui l'accompagne est bien dans l'intérêt des Etats-Unis. En cas de "non-certification", la loi donne au Congrès 60 jours pour décider de réimposer ou non des sanctions. Si tel était le cas, l'ensemble de l'accord négocié pendant plusieurs années serait en péril.
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