Israël Le pays enterre ses morts après une bousculade fatale à 45 pèlerins

dv

30.4.2021 - 17:24

Israël a commencé vendredi à enterrer ses morts après une bousculade qui a fait au moins 45 morts lors d'un pèlerinage juif orthodoxe dans le nord du pays. Il s'agissait du plus grand rassemblement qui y était organisé depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Israël a commencé vendredi à enterrer ses morts après une bousculade qui a fait au moins 45 morts.
Israël a commencé vendredi à enterrer ses morts après une bousculade qui a fait au moins 45 morts.
Keystone

Keystone-SDA, dv

«La catastrophe du mont Meron est l'une des plus graves qui ait frappé l'Etat d'Israël», a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Ce dernier s'est rendu sur place vendredi et a décrété une journée de deuil national, dimanche, après le shabbat.

«Ce qui s'est passé ici est déchirant. Il y a eu des gens écrasés à mort, y compris des enfants. Une grande partie de ceux qui ont péri n'ont pas encore été identifiés», a ajouté M. Netanyahu, promettant une «enquête exhaustive».

Dans les quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem et Bnei Brak, des milliers de personnes, de sexe exclusivement masculin, ont défilé dans les rues pour les premières funérailles, alors que le bilan de la tragédie est passé à 45 morts, selon le ministère de la Santé.

«Scènes terribles»

Jeudi soir, des dizaines de milliers de personnes étaient réunies pour le pèlerinage marquant la fête juive de Lag Baomer, au Mont Méron, autour du tombeau présumé de Rabbi Shimon Bar Yochaï, un talmudiste du IIe siècle de l'ère chrétienne auquel on attribue la rédaction du Zohar, ouvrage central de la mystique juive.

Selon des témoins interrogés par l'AFP, des pèlerins sont arrivés en masse pour passer dans un couloir étroit. «Davantage de gens sont arrivés, de plus en plus, de l'intérieur et des côtés. (...) La police ne les laissait pas sortir donc ils ont commencé à être serrés les uns contre les autres, puis à s'écraser mutuellement», a raconté Shmuel, témoin du drame âgé de 18 ans.

«Les gens étaient les uns sur les autres», a raconté Rubi Hammerschlag, un journaliste de chaîne israélienne Kan, ajoutant qu'ils «s'écrasaient les uns les autres».

Dizaines d'ambulances

Plusieurs dizaines d'ambulances sont intervenues pour évacuer des corps et des blessés, que des secouristes ont peiné à atteindre à cause de la foule. Six hélicoptères ont aussi transporté des blessés dans des villes proches.

«C'est l'un des incidents les plus difficiles que j'aie jamais eu à gérer. Ca m'a rappelé l'époque des bombardements», a raconté Dov Maisel, du service de secours United Hatzala, sur la radio militaire: «C'était un chaos de gens essayant de sauver leur peau, tandis qu'ils s'écrasaient entre eux».

Condoléances de l'étranger

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souhaité «force et courage» au peuple israélien «pour traverser ces temps difficiles». L'Union européenne à exprimé ses «condoléances» aux proches des victimes et à la population, souhaitant «un prompt rétablissement aux personnes blessées».

Avant le drame, une foule dense arpentait des couloirs et des salles, dansait et chantait, priait et allumait des bougies et des feux, selon des images filmées par l'AFP. Hommes et femmes étaient séparés, des enfants étaient également présents.

Près de 100'000 participants

Le commandant de la police de la région nord, Shimon Lavi, a déclaré à des journalistes qu'il «endossait la responsabilité» de la catastrophe.

Les autorités avaient permis la présence de 10'000 personnes dans l'enceinte du tombeau mais, selon les organisateurs, plus de 650 bus avaient été affrétés dans le pays, soit au minimum 30'000 personnes. La presse locale a fait état de près de 100'000 participants.

Paradoxalement, Lag Baomer est une fête joyeuse, marquant de surcroît le souvenir de la fin d'une épidémie dévastatrice parmi les élèves d'une ancienne école talmudique.