Saisi il y a deux mois Le pétrolier britannique quitte l'Iran

ATS

27.9.2019 - 11:41

Le pétrolier suédois Stena Impero, saisi il y a deux mois par l'Iran en pleines tensions internationales accrues, a commencé vendredi à quitter les eaux territoriales iraniennes après avoir obtenu l'autorisation finale des autorités de Téhéran.

Les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de l'Iran, avait arraisonné le tanker de 183 mètres qui bat pavillon britannique le 19 juillet en l'accusant d'avoir ignoré des appels de détresse et d'avoir éteint son transpondeur après être entré en collision avec un bateau de pêche.

Son arraisonnement était intervenu après l'annonce de la prolongation de la saisie d'un pétrolier iranien par les autorités de Gibraltar, un territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne. L'affaire avait provoqué une crise diplomatique entre Londres et Téhéran qui avait nié qu'il s'agissait de représailles.

«Le Stena Impero a commencé à prendre la mer vers 09h00 locales (07h30 GMT) en direction des eaux internationales du Golfe persique», ont dit les autorités maritimes dans la province de Hormozgan (sud-ouest) sur leur site, soulignant que ce départ ne signifiait pas pour autant la fermeture du dossier judiciaire.

Le capitaine du pétrolier et l'équipage ont «signé une déclaration dans laquelle ils affirment n'avoir aucune demande», ont-elles poursuivi sans autre précision.

Une vidéo diffusée sur le site de la télévision d'Etat iranienne a montré le pétrolier prenant la mer, avec un journaliste affirmant qu'il quittait le port de Bandar Abbas (sud).

«Après l'autorisation de partir, le navire a commencé à naviguer en direction des Emirats arabes unis», a ajouté le journaliste dans la vidéo avec le Stena Impero à l'arrière-plan.

Dossier judiciaire

En Suède, la compagnie suédoise Stena Bulk, propriétaire du navire, avait plus tôt affirmé que le navire se préparait à partir.

Mercredi, le ministère des Affaires étrangères iranien avait indiqué que la saisie du Stena Impero avait été levée mais que le dossier judiciaire «concernant certaines infractions et les dégâts environnementaux resterait ouvert».

«Le capitaine et le propriétaire ont signé à ce sujet un engagement par écrit par lequel ils acceptent (par avance) le verdict» qui sera prononcé à l'issue de la procédure, selon le ministère.

Après sa saisie, le tanker avait été conduit dans le port de Bandar Abbas avec un équipage de 23 personnes à bord dont sept avaient été libérées le 4 septembre.

Son arraisonnement était intervenu quelques heures après l'annonce par le tribunal de Gibraltar de la prolongation de la saisie du pétrolier iranien Grace 1 détenu le 4 juillet par la police et les douanes du territoire britannique.

Le gouvernement de Gibraltar et les Etats-Unis disaient soupçonner la cargaison du pétrolier d'être destinée à la Syrie, cible depuis le début du conflit en 2011 de sanctions qui touchent son secteur pétrolier. Après avoir été autorisé à repartir le 15 août, ce pétrolier renommé Adrian Darya 1 a quitté Gibraltar le 18, malgré une demande de dernière minute des Etats-Unis de prolonger son immobilisation.

Les autorités de Gibraltar avaient alors affirmé avoir reçu la promesse écrite de Téhéran de ne pas envoyer en Syrie les 2,1 millions de barils de pétrole que le navire transportait, ce que l'Iran a nié. Et le 10 septembre, Londres a accusé l'Iran d'avoir manqué à sa parole en livrant le pétrole en Syrie.

Fortes tensions

Ces saisies de navires étaient intervenues en pleines tensions dans la région exacerbées par le bras de fer entre l'Iran et les Etats-Unis, deux pays ennemis qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques depuis 1980.

Les tensions entre Washington et Téhéran n'ont cessé de croître depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et le retour de lourdes sanctions américaines contre l'Iran.

En mai et juin derniers, les Etats-Unis avaient imputé à l'Iran des attaques et des actes de sabotage contre des pétroliers dans la région du Golfe, où Téhéran avait par ailleurs détruit un drone militaire américain.

Par ailleurs, l'Iran a été piqué au vif par les accusations lundi de Paris, Londres et Berlin, qui ont rejoint les Etats-Unis dans leur mise en cause de la «responsabilité» iranienne dans les attaques du 14 septembre contre des infrastructures pétrolières saoudiennes. L'Iran a démenti tout lien avec ces attaques qui ont encore envenimé la confrontation américano-iranienne.

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