Brexit Le ping-pong continue entre Londres et l'UE

ATS

20.10.2020 - 17:15

A défaut d'accord de libre-échange, le gouvernement britannique – ici le Premier ministre Boris Johnson – assure qu'il se satisferait d'un «no deal» au 1er janvier.
A défaut d'accord de libre-échange, le gouvernement britannique – ici le Premier ministre Boris Johnson – assure qu'il se satisferait d'un «no deal» au 1er janvier.
Source: KEYSTONE/AP/Kirsty Wigglesworth

Londres et Bruxelles ont poursuivi mardi leur partie de ping pong. Ils se sont appelés mutuellement à faire un pas l'un vers l'autre pour débloquer les négociations commerciales post-Brexit, plus enlisées que jamais.

Le négociateur européen sur le Brexit, Michel Barnier, s'est entretenu dans l'après-midi avec son homologue britannique, David Frost, pour tenter de débloquer la situation.

«Mon message: nous devrions tirer le meilleur parti du peu de temps qu'il nous reste. Notre porte reste ouverte», a-t-il twitté à l'issue de ce coup de fil.

Downing Street a parallèlement fait savoir que la discussion avait été «constructive», mais que «la situation» restait «la même qu'hier». Les deux responsables sont cependant convenus de rester en contact, selon des sources proches des discussions.

Ils s'étaient déjà parlés lundi: Michel Barnier avait alors affirmé que l'UE restait «disponible pour intensifier» les discussions, pour la première fois «sur la base de textes juridiques». Mais Downing Street s'était limité à prendre «note» de cette proposition, réclamant un «changement fondamental d'approche de l'UE».

Demande de compromis

Concrètement, les Britanniques disent vouloir l'assurance que les Européens sont eux aussi prêts à faire des concessions pour voir la discussion aboutir... ce que ces derniers ne cessent pourtant de répéter depuis jeudi dernier.

«Nous avons demandé au Royaume-Uni de rester ouvert aux compromis (...). Bien entendu, cela signifie également que nous devons accepter des compromis», avait ainsi affirmé la chancelière allemande Angela Merkel.

Déjà difficiles, les discussions post-Brexit se sont envenimées jeudi quand les 27, réunis en sommet, ont exigé des concessions de Londres pour arriver à un accord de libre-échange à temps pour l'appliquer l'année prochaine, quand les règles européennes cesseront de concerner le Royaume-Uni.

Boris Johnson a alors déclaré les pourparlers «terminés» et demandé aux Britanniques de se préparer à un «no deal», une perspective potentiellement dévastatrice pour des économies déjà ébranlées par la pandémie de Covid-19.

Le temps presse

Lors d'un échange mardi avec le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis M. Johnson a «réaffirmé que l'UE a effectivement mis fin à ces négociations en déclarant qu'elle ne voulait pas changer sa position», selon un porte-parole britannique.

Le temps presse pour arriver à un compromis, les Européens estimant un accord nécessaire avant la fin octobre pour être transposé et adopté d'ici à la fin de l'année.

A défaut d'accord de libre-échange, le gouvernement britannique assure qu'il se satisferait d'un «no deal» au 1er janvier, impliquant le rétablissement de quotas et droits de douanes entre les 27 et Londres.

Les discussions butent toujours sur trois sujets: l'accès pour les Européens aux poissonneuses eaux britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.

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