Eglise catholique Le populisme inquiète le pape

ATS

9.8.2019 - 16:38

Pour le pape François, «le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal: elle mène à la guerre».
Pour le pape François, «le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal: elle mène à la guerre».
Source: KEYSTONE/EPA ANSA/MAURIZIO BRAMBATTI

Le pape François a fustigé vendredi le souverainisme, attitude de «fermeture» qui «mène à la guerre». Il a jugé que le populisme avait un discours «très proche», au beau milieu d'une crise politique déclenchée en Italie par le leader d'extrême droite Matteo Salvini.

«Le souverainisme est une attitude d'isolement. Je suis préoccupé parce qu'on entend des discours qui ressemblent à ceux d'Hitler en 1934. 'Nous d'abord. Nous...nous': ce sont des pensées qui font peur», a souligné le souverain pontife dans un entretien publié vendredi par La Stampa. Il n'a pas cité de nom ni de pays en particulier.

L'homme fort du gouvernement italien Matteo Salvini a fait éclater jeudi la coalition populiste au pouvoir, provoquant une crise politique. En cas d'élections anticipées à l'automne, les sondages lui prédisent une large victoire, seul ou avec l'appoint du parti post-fasciste Fratelli d'Italia.

Non à la fermeture

M. Salvini, qui se dit ami du dirigeant hongrois Viktor Orban et de Marine Le Pen, revendique appartenir à un «front souverainiste» dont le but est de «chasser les oligarques européens».

Pour le pape, «un pays doit être souverain, mais pas fermé. La souveraineté doit être défendue, mais les rapports avec d'autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal: elle mène à la guerre», a ajouté François.

Interrogé sur «le populisme», il a estimé qu'il s'agissait «du même discours». «Les populismes nous mènent aux souverainismes: ce suffixe en 'isme' ne fait jamais du bien», a-t-il asséné.

Sur Twitter, Marine Le Pen a réagi en jugeant cette phrase «affligeante»: «quid du catholicisme et du christianisme à ses yeux?!«, s'est-t-elle interrogée.

Défense de l'Europe

Pour François, l'Europe, qui représente «l'unité», «ne doit pas se dissoudre». «Elle s'est affaiblie avec les années, aussi en raison de quelques problèmes de gouvernance, de dissensions internes. Mais il faut la sauver. Après les élections, j'espère qu'un processus de relance va commencer», a-t-il dit, en saluant la nomination d'une femme, Ursula von der Leyen, à la tête de la Commission européenne.

Le pape évoque régulièrement le danger de la montée des partis populistes anti-immigration, sans jamais nommer les pays ou dirigeants concernés.

Retour à la page d'accueil