Serbie Le président quitte la direction de son parti et crée un mouvement

ATS

27.5.2023 - 16:36

Le président serbe Aleksandar Vucic, qui dirige le pays des Balkans depuis près d'une décennie, a quitté samedi la direction de son parti (SNS, conservateurs). Il a dans le même temps annoncé la création d'un mouvement politique.

Selon des analystes, Aleksandar Vucic est plus populaire que son parti, souvent accusé de corruption, et ce nouveau mouvement lui permettra de redorer le blason de la formation qui devrait progressivement se fondre dans son mouvement.
Selon des analystes, Aleksandar Vucic est plus populaire que son parti, souvent accusé de corruption, et ce nouveau mouvement lui permettra de redorer le blason de la formation qui devrait progressivement se fondre dans son mouvement.
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L'homme de 53 ans, qui domine la scène politique locale, est souvent critiqué par ses détracteurs pour sa façon «autocratique» de diriger le pays et sa mainmise sur des médias et des institutions publiques.

Depuis l'élection d'Aleksandar Vucic en 2012 à la tête du Parti serbe du progrès (SNS), dont il est cofondateur, il a remporté toutes les élections, la dernière fois l'année dernière par une écrasante victoire.

Il a dirigé la Serbie d'abord en tant que Premier ministre (2014-2017), avant d'être élu président en 2017, puis réélu cinq ans plus tard.

«Une approche légèrement différente»

Lors d'une assemblée extraordinaire du parti, qui se déroule à Kragujevac (centre), il a assuré qu'il n'allait pas quitter le SNS.

«Quoi que vous fassiez, je serai toujours avec vous et à vos côtés», a déclaré M. Vucic lors d'un discours retransmis par des chaînes locales. «Je pense juste qu'une approche légèrement différente est nécessaire pour unir un plus grand nombre de forces qui veulent se battre pour la victoire d'une Serbie patriotique et prospère».

Lors d'un grand rassemblement aux allures de meeting de campagne électorale, vendredi soir à Belgrade, il avait annoncé la création fin juin du Mouvement pour le peuple et pour l'Etat, censé attirer des intellectuels, des artistes et autres figures du pays.

«A partir de demain, je serai (seulement) président de tous les citoyens de la Serbie et ne serai plus le président d'un parti politique», a déclaré le chef de l'Etat.

Redorer le blason de la formation

Selon des analystes, Aleksandar Vucic est plus populaire que son parti, souvent accusé de corruption, et ce nouveau mouvement lui permettra de redorer le blason de la formation qui devrait progressivement se fondre dans son mouvement.

«C'est un moyen de surmonter des crises qui pourraient potentiellement éclater au sein du SNS», estime Bojan Klacar, directeur d'un observatoire indépendant des élections, CESID. Par ailleurs, «en créant un nouveau mouvement, il veut s'assurer un autre mandat» politique, dit M. Klacar.

A la proposition de M. Vucic, l'actuel ministre de la Défense, Milos Vucevic, a été élu à la tête du SNS.

Importante pression populaire

La formation au pouvoir est confrontée depuis près d'un mois à une importante pression populaire, après deux fusillades qui ont fait début mai 18 morts dans le pays, dont neuf élèves dans une école de Belgrade.

Des dizaines de milliers de personnes, animées par l'opposition, descendent depuis dans les rues de Belgrade une fois par semaine pour protester contre la violence dans les médias et dans la sphère politique.