ZimbabweLe président Mnangagwa reconduit pour un second mandat
ATS
27.8.2023 - 00:12
Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a été reconduit pour un second mandat à l'issue d'un scrutin serré qui a connu des dysfonctionnements importants. La régularité du vote a été mise en cause par les observateurs internationaux ainsi que par l'opposition.
Keystone-SDA
27.08.2023, 00:12
27.08.2023, 08:33
ATS
M. Mnangagwa, 80 ans, a obtenu 52,6% des suffrages exprimés contre 44% pour Nelson Chamisa, son principal rival, à la tête de la coalition des citoyens pour le changement (CCC), a annoncé la commission électorale samedi soir. «Mnangagwa Emmerson Dambudzo du parti Zanu-PF est donc déclaré président de la République du Zimbabwe», a proclamé la présidente de la commission.
Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes mercredi et jeudi pour choisir leur président et leurs députés.
Les élections, qui devaient se clore mercredi soir, ont dû être prolongées d'une journée. Les cafouillages, et notamment le manque de bulletins dans les bureaux, se sont multipliés en particulier dans la capitale Harare, un bastion de l'opposition.
Celle-ci a dénoncé des «fraudes» et des «entraves» au vote. La commission électorale a reconnu que moins d'un quart des bureaux de vote à Harare avaient ouvert à l'heure prévue mercredi.
«Graves problèmes»
Les observateurs de l'Union européenne , d'Afrique australe (SADC) et des pays du Commonwealth ont unanimement mis en doute cette semaine le bon déroulement du processus électoral. Ils ont souligné de «graves problèmes» ayant entaché la «régularité» et la «transparence» du scrutin, ainsi que la violation de «nombreuses normes internationales» régissant des élections démocratiques.
Des électeurs étaient introuvables sur les listes, tandis que d'autres ont été la cible d'intimidation dans les bureaux de vote. Les observateurs ont également relevé le refus des autorités d'accréditer certains médias étrangers et mis en cause la partialité des médias publics locaux.
Le vote s'est malgré tout déroulé dans un contexte «calme et pacifique», ont-ils noté.
La campagne électorale au Zimbabwe, qui avait été dirigé d'une main de fer par le héros de la libération Robert Mugabe, écarté en 2017 par un coup d'Etat, a été marquée par une répression sans nuances de l'opposition.
La CCC a dénoncé l'interdiction de dizaines de réunions électorales et des arrestations d'opposants y compris dans des maisons de particuliers pour «réunion illégale», dans un pays déjà accablé par une longue histoire d'élections entachées d'irrégularités.
En 2018, M. Mnangagwa, le successeur de M. Mugabe, avait été élu de justesse (50,8%). L'armée avait tiré sur des manifestants deux jours après le scrutin, faisant six morts. M. Chamisa, alors déjà son adversaire à la présidentielle, avait contesté le résultat avant d'être débouté par la justice.