Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été opéré «avec succès» dimanche d'une hernie. L'intervention a été suivie de près en pleine guerre entre son armée et le Hamas dans le territoire palestinien de Gaza, meurtri par de nouvelles frappes israéliennes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est "en forme et commence à se remettre", selon son bureau (archives).
Au moins 77 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Le Premier ministre israélien opéré «avec succès», raids israéliens - Gallery
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est "en forme et commence à se remettre", selon son bureau (archives).
Au moins 77 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
M. Netanyahu, âgé de 74 ans, est «en forme et commence à se remettre», a précisé dans la soirée son bureau. Le même soir, des milliers d'Israéliens ont de nouveau manifesté à Jérusalem pour appeler à sa démission et à la libération des otages israéliens retenus à Gaza, au moment où les négociations visant à trouver un accord permettant de telles libérations semblent dans l'impasse.
Près de six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque inédite du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, l'offensive israélienne de représailles ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza assiégée, avec un lourd bilan de 32'782 morts selon le Hamas, une catastrophe humanitaire et des destructions immenses.
Frappe sur un hôpital selon l'OMS
Entretemps, l'armée israélienne poursuit sans relâche ses bombardements sur la bande de Gaza, où au moins 77 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a pris le pouvoir en 2007 dans le territoire palestinien.
D'après le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une institution de l'ONU, «un campement dans l'enceinte de l'hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne», faisant quatre morts. Une équipe de l'OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X.
L'armée israélienne a fait état d'une «frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Djihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l'hôpital Al-Aqsa», sur X. Le chef de l'OMS a aussi indiqué que 21 patients étaient morts dans l'hôpital al-Chifa, plus grand complexe hospitalier de Gaza avant la guerre où, selon lui, il n'y a plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes.
Les soldats opèrent autour d'hôpitaux de la bande de Gaza, où se cachent selon l'armée des combattants palestiniens dont ceux du Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne. L'armée dit avoir tué quelque 200 «terroristes» dans le complexe hospitalier d'al-Chifa, situé dans la ville de Gaza (nord), depuis le début, le 18 mars, de son opération dans le secteur.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort d'au moins 1160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements aériens intenses sur Gaza, suivie d'une offensive terrestre qui a permis à ses soldats de progresser du nord au sud de la petite bande de terre, jusqu'aux portes de Rafah.
Netanyahu «doit partir»
Dans cette ville collée à la frontière égyptienne fermée s'entassent environ 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés craignant une offensive terrestre israélienne voulue par M. Netanyahu qui présente Rafah comme le dernier grand bastion du Hamas.
Accentuant la pression pour conclure un accord de trêve permettant la libération des otages, une foule de manifestants antigouvernementaux – dont les organisations ont prévenu qu'elles descendraient dans la rue tous les soirs les prochains jours – se sont rassemblés devant le Parlement à Jérusalem, où des affrontements ont éclaté avec la police, a constaté l'AFP.
La police a usé de canons à eau pour repousser les manifestants criant «Elections!», Netanyahu «doit partir» et «Ramenez (les otages) maintenant!» «Les gens enragent, ils sont fatigués (...) Ils accusent Bibi (Netanyahu) et le gouvernement qui disent qu'ils ne sont responsables de rien», a témoigné Dana Rabfogel Shor, 44 ans, venue de Tel-Aviv.
«L'odeur de la destruction»
Un accord de trêve est cependant encore loin, malgré les appels des organisations internationales, alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée par Israël.
Dimanche, un responsable du Hamas a affirmé à l'AFP que son mouvement n'avait pas encore pris de décision sur l'envoi d'une délégation aux pourparlers à Doha ou au Caire, où se sont tenues des discussions indirectes via les médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis, ces derniers mois.
Selon lui, les positions entre le Hamas et Israël sont encore «trop éloignées». «Netanyahu n'est pas sérieux», a-t-il accusé sous le couvert de l'anonymat. M. Netanyahu a au contraire accusé le Hamas d'avoir «durci» sa position» en vue d'une trêve, alors qu'Israël a fait selon lui «preuve de souplesse».
Dans le centre du pays, à proximité d'Ashdod, trois personnes ont par ailleurs été grièvement blessées dans une attaque au couteau dimanche, selon les services de secours. «Le suspect aurait 19 ans et serait originaire d'Hébron» en Cisjordanie, a déclaré un porte-parole de la police, sans confirmer si l'attaquant avait été tué.
Alors que le pape François a de nouveau appelé à un cessez-le-feu et à la libération des otages dans son traditionnel message de Pâques, la petite communauté catholique palestinienne de Gaza a célébré dans la morosité. «Cette année l'odeur de la destruction et de la poudre à canon a remplacé celle de la fête», a dit un fidèle, Moussa Ayad.