Bolivie Le président bolivien sortant réélu, la mobilisation se poursuit

ATS

25.10.2019 - 02:15

En Bolivie, le président sortant Evo Morales s'est imposé au premier tour, selon des résultats officiels. Mais cette issue risque d'être contestée alors que la tension dans le pays, qui attendait la fin du dépouillement, allait croissant.

Jeudi vers 18h00 (minuit en Suisse), après dépouillement de 99,81% des bulletins de vote, le Tribunal supérieur électoral (TSE) indiquait sur son site internet que le chef de l'Etat socialiste avait remporté 47,06% des voix, contre 36,52% pour son principal adversaire, le centriste Carlos Mesa. L'écart est donc supérieur à 10 points de pourcentage nécessaires pour s'imposer dès le premier tour, et irrattrapable pour Carlos Mesa.

«Nous avons gagné au premier tour», avait lancé dans la journée devant la presse le président socialiste, au pouvoir depuis 2006 et en route pour un quatrième mandat 2020-2025. Peu après, il s'était néanmoins dit pour la première fois ouvert à un second tour. «Si nous ne gagnons pas avec 10 points d'écart, nous respecterons» le résultat, «s'il faut aller au second tour, nous irons», avait-il déclaré.

Appel au second tour

Après de premiers chiffres partiels, dimanche soir, laissant entrevoir un second tour, de nouveaux résultats diffusés lundi avaient pratiquement donné la victoire au chef de l'Etat sortant. De quoi susciter de la part de l'opposition et des observateurs internationaux des soupçons de fraude.

L'Union européenne a à cet égard appelé jeudi à «mettre un terme au processus de dépouillement en cours». Elle estime que «la meilleure option serait la tenue d'un second tour pour rétablir la confiance et s'assurer du respect du choix démocratique du peuple bolivien».

De leur côté, les Etats-Unis, le Brésil, l'Argentine et la Colombie, ont demandé jeudi qu'un second tour ait lieu si l'OEA ne confirme pas le résultat du premier tour. La mission d'observation électorale de l'OEA en Bolivie a pour sa part estimé mercredi que la «meilleure solution» serait de déclarer un ballottage entre les deux candidats. L'Eglise catholique a abondé en ce sens.

Constitué en collectif, des représentants d'organisations et de partis politiques du centre et de droite, qui soutiennent le candidat Carlos Mesa, ont exigé la tenue d'un second tour et appelé à la mobilisation «pacifique». Ils sont à l'origine de la grève générale.

Des milliers de manifestants

Pendant ce temps, la tension allait crescendo en Bolivie. «La Bolivie a dit non !«, criaient les manifestants, enveloppés dans des drapeaux aux couleurs de la Bolivie. A La Paz jeudi après-midi, un cortège de plusieurs milliers de manifestants descendait de la banlieue d'El Alto vers le siège du gouvernement.

Ceux des Boliviens, qui dénoncent une «autocratie», n'ont pas digéré la décision de M. Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre à l'occasion d'un référendum en 2016. Ceux des Boliviens, qui dénoncent une «autocratie», n'ont pas digéré la décision de M. Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un quatrième mandat, alors que les électeurs s'étaient prononcés contre à l'occasion d'un référendum en 2016.

Le chef de l'Etat, premier indigène à la tête de la Bolivie, a qualifié la grève générale de «coup d'Etat» ourdi par la droite et a appelé ses partisans à la mobilisation.

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