Bélarus Le président Loukachenko verra ses pouvoirs renforcés

ATS

28.2.2022 - 01:22

Plus de 65% des Bélarusses ont voté dimanche pour les amendements à la constitution proposés par Alexandre Loukachenko, a annoncé la commission électorale. Ce résultat va renforcer les pouvoirs du président bélarusse, qui dirige le pays d'une main de fer depuis 1994.

Alexandre Loukachenko va bénéficier d'une immunité judiciaire à vie grâce aux changements constitutionnels acceptés (archives).
Alexandre Loukachenko va bénéficier d'une immunité judiciaire à vie grâce aux changements constitutionnels acceptés (archives).
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Keystone-SDA

«65,16% d'électeurs ont voté pour les amendements à la constitution de la République du Bélarus», a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le président de la commission électorale, cité par les agences de presse russes. 10,07% ont voté contre. Le taux de participation s'est établi à 78,63%, selon la même source.

Pour être adoptés, les amendements avaient besoin de recueillir plus de 50% des voix, le référendum étant considéré comme valide si plus de 50% d'électeurs y ont participé.

Parmi les changements proposés, une immunité judiciaire à vie pour les anciens présidents, et l'introduction d'une limite de deux mandats présidentiels pour les successeurs de M. Loukachenko, 67 ans.

Déploiement nucléaire possible

Si la constitution n'envisageait pas de limite auparavant, cette nouvelle limite s'appliquerait à partir de l'entrée en fonction d'un nouveau président, ce qui permettrait à Alexandre Loukachenko de rester au pouvoir jusqu'en 2035, s'il est réélu en 2025.

Dans la version amendée disparaît par ailleurs l'obligation pour le Bélarus de rester une «zone sans nucléaire». Cet article serait remplacé par un article «excluant l'agression militaire depuis le territoire» bélarusse.

À la fin janvier, les Etats-Unis s'étaient alarmés de ce que cette réforme ne permette un déploiement d'armes nucléaires russes au Bélarus, pays frontalier de l'Ukraine et de la Pologne.

La réélection d'Alexandre Loukachenko à la présidence en août 2020 a déclenché un mouvement de contestation historique dans cette ex-république soviétique, violemment réprimé par les autorités, qui ont procédé à des arrestations massives, des liquidations de médias et d'ONG.

En Russie, une réforme constitutionnelle adoptée en 2020 a ouvert la voie au maintien au pouvoir du président Vladimir Poutine jusqu'en 2036.