Kazakhstan Le président Nazarbaïev démissionne

ATS

19.3.2019 - 15:36

Le président Nazarbaïev, qui a annoncé sa démission mardi, gardera la main sur le parti au pouvoir.
Le président Nazarbaïev, qui a annoncé sa démission mardi, gardera la main sur le parti au pouvoir.
Source: KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ

Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a annoncé mardi sa démission. Il est à la tête de ce pays d'Asie centrale riche en hydrocarbures depuis près de 30 ans.

«J'ai pris la décision de renoncer au mandat de président», a déclaré M. Nazarbaïev, 78 ans, lors d'une allocution retransmise à la télévision. M. Nazarbaïev disposera néanmoins de pouvoirs étendus après son départ grâce à une loi votée en 2018 et à son statut de «Père de la Nation», qui lui garantit l'immunité judiciaire et un rôle influent.

Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan alors que le pays était encore une république soviétique en 1989, en tant que premier secrétaire du Parti communiste. Il a conservé le pouvoir après son indépendance en 1991. Réélu à plusieurs reprises à une majorité écrasante, il n'a jamais désigné clairement de successeur.

Cette annonce intervient moins d'un mois après le brusque limogeage du gouvernement kazakh par M. Nazarbaïev, qui lui reprochait de mauvais résultats économiques. Le président avait ensuite promis des mesures sociales représentant plusieurs milliards d'euros pour répondre au mécontentement croissant de la population.

La présidence par intérim sera assumée par le président du Sénat kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, 65 ans, alors que l'actuel mandat de M. Nazarbaïev courait jusqu'en mars 2020. «Il est précisément la personne à qui on peut confier la gouvernance du Kazakhstan aujourd'hui», a déclaré Noursoultan Nazarbaïev dans son allocution.

Riche en pétrole et en gaz, premier producteur mondial d'uranium et grand comme quatre fois la France, le Kazakhstan est la plus importante économie d'Asie centrale. Mais le pays de 18 millions d'habitants souffre depuis 2014 de la baisse des prix des hydrocarbures et de la crise économique chez son allié russe, qui a provoqué la dévaluation du tenge kazakh.

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