Mohammed ben SalmaneLe prince héritier devient Premier ministre
ATS
27.9.2022 - 21:55
Le très influent prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane s'est vu attribuer de nouveaux pouvoirs mardi en devenant Premier ministre du royaume pétrolier. Ce poste est traditionnellement occupé par le roi lui-même.
Keystone-SDA
27.09.2022, 21:55
27.09.2022, 22:52
ATS
Mohammed ben Salmane, qui est le dirigeant de facto du royaume, a été nommé «Premier ministre», a indiqué un décret du roi Salmane, son père, publié par l'agence de presse officielle Spa. En Arabie saoudite, le roi est chef d'Etat et président du Conseil des ministres.
«Son Altesse royale, le prince Mohammed ben Salmane sera le Premier ministre, par exception à la disposition de l'article (56) de la loi fondamentale sur la gouvernance et aux dispositions pertinentes contenues dans la loi du Conseil des ministres», a écrit l'agence SPA.
Rumeurs sur l'état de santé du roi
Mohammed ben Salmane était auparavant vice-Premier ministre sous son père, le roi Salmane, ainsi que ministre de la Défense. Il est remplacé au poste de ministre de la Défense par son frère cadet, Khaled ben Salmane, qui était auparavant vice-ministre de la Défense, d'après la même source.
Les ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Energie, n'ont pas été touchés par le remaniement gouvernemental, selon le décret royal.
Le prince Mohammed, qui a eu 37 ans le mois dernier, est en première ligne pour succéder à son père à la tête de la première économie du monde arabe. Celui qu'on surnomme MBS devrait devenir de loin le plus jeune de la dynastie saoudienne à accéder au trône après la mort de son père, âgé et affaibli.
Depuis sa nomination comme prince héritier en 2017, il dirige de facto cette puissance régionale pétrolière. Ces dernières années, des rumeurs croissantes ont circulé sur l'état de santé du roi, 86 ans, qui a été hospitalisé deux fois cette année, le plus récemment en mai, selon des informations de presse.
Interlocuteur incontournable
Mohammed ben Salmane a bousculé une Arabie saoudite atone avec des réformes tous azimuts tout en réprimant brutalement l'opposition, mais il reste un interlocuteur incontournable à l'international.
Avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en février dernier, le royaume saoudien – et le prince héritier en particulier – cherchaient à surmonter l'isolement diplomatique imposé par la plupart des pays occidentaux après l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul.
Après son élection, le président américain Joe Biden avait même déclassifié un rapport concluant que «MBS» avait «validé» l'assassinat de Jamal Khashoggi, un critique du pouvoir, ce que les autorités saoudiennes ont toujours démenti.
Mais depuis l'invasion russe et l'envolée des prix de l'énergie, M. Biden, l'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson ainsi que d'autres dirigeants occidentaux se sont rendus dans le royaume, l'un des premiers exportateurs de pétrole au monde, pour tenter de convaincre Ryad de pomper davantage de brut.