41% des voixLe Québec réélit la coalition de droite en place depuis 2018
olpe
4.10.2022 - 07:36
Les Québécois ont largement réélu lundi la coalition de droite au pouvoir depuis quatre ans, selon les médias locaux. Les questions de l'immigration et de l'identité québécoise ont été au coeur des débats dans la province francophone canadienne.
Keystone-SDA, olpe
04.10.2022, 07:36
ATS
Plus de 6 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour élire les 125 députés de l'assemblée du Québec. Les bureaux de vote ont fermé à 20h00 (02h00 en Suisse).
La Coalition Avenir Québec (CAQ), parti nationaliste hétéroclite de droite, emmené par le premier ministre actuel François Legault, a réalisé un véritable raz-de-marée, quatre ans après son arrivée au pouvoir.
Avec 41% des voix et 89 sièges, cette formation nationaliste fondée en 2011, a fait mieux qu'en 2018.
Derrière, les autres partis étaient très largement distancés avec en seconde position le Parti libéral du Québec (PLQ, centre-gauche) qui a remporté 22 sièges, ce qui constitue les plus mauvais résultats pour la formation qui a dirigé le Québec près de quinze années avant 2018.
Leader en économie verte
«Les Québécois ont envoyé un message fort», s'est enthousiasmé François Legault dans son discours en fin de soirée qui a promis «d'être le premier ministre de tous les Québécois» après une campagne très clivante.
«C'est une victoire historique», a-t-il poursuivi avant d'évoquer l'éducation et l'économie comme priorités devant ses partisans réunis sur la moquette rouge d'un théâtre de Québec. «Il faut continuer à créer de la richesse au Québec car cela nous donne des moyens. Nous avons une occasion exceptionnelle pour faire du Québec un leader en économie verte».
Avant même l'annonce des résultats définitifs, le premier ministre canadien Justin Trudeau s'est dit «impatient de continuer à travailler» avec François Legault évoquant le chantier de «l'économie verte», de «la lutte contre les changements climatiques», et la question de «la pénurie de main-d'oeuvre».
Déclin du français
Il y a quatre ans, François Legault, ex-homme d'affaires multimillionnaire, était arrivé au pouvoir en réussissant son pari d'imposer une «troisième voie». Ni indépendantiste ni fédéraliste, le fondateur de la compagnie aérienne Air Transat revendique une approche «affaires» de la politique et des valeurs nationalistes.
«Je suis ravi de voir mon ami, le premier ministre @francoislegault recevoir un autre mandat fort de la part des Québécois» a tweeté dans la soirée Doug Ford, le premier ministre de l'Ontario, la province voisine.
La question de l'identité québécoise a agité la campagne avec un parti au pouvoir ayant multiplié les déclarations fracassantes. Il serait «un peu suicidaire» d'accepter davantage de nouveaux arrivants compte tenu du déclin du français, a notamment déclaré François Legault, qui avait auparavant associé violence et immigration.
Son ministre de l'immigration, Jean Boulet, est allé jusqu'à affirmer que «80% des immigrants ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n'adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise».
Avec la pénurie de main-d'oeuvre criante qu'affronte la province de près de 8,5 millions d'habitants, la question de l'immigration est aussi un véritable enjeu économique.