EtudeLe RN «grand gagnant» de la séquence des retraites
ATS
4.4.2023 - 07:32
Le Rassemblement national «a clairement le vent en poupe» à la suite de l'épisode sur la réforme des retraites malgré sa «faible implication» dans la séquence, selon une étude publiée mardi. Il gagnerait 7 points si de nouvelles législatives devaient avoir lieu.
Keystone-SDA
04.04.2023, 07:32
04.04.2023, 07:35
ATS
«L'envolée du Rassemblement national est (...) spectaculaire pendant cette séquence des retraites», indique la Fondation Jean-Jaurès. Le groupe de réflexion base une partie de son analyse sur un sondage Ifop pour le JDD réalisé en ligne les 20 et 21 mars auprès d'un échantillon représentatif de 1094 personnes selon la méthode des quotas, avec une marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.
Selon ce sondage, 26% des électeurs opteraient pour le parti d'extrême droite en cas de nouvelles législatives, alors qu'il avait réalisé un score de 19% aux élections de juin 2022. La coalition de gauche Nupes se stabilise à 26% (son score au premier tour des législatives 2022), tandis que la majorité Renaissance chute à 22% (-4 points).
«Sérieux et antisystème»
«Le RN bénéficie de la séquence des retraites car il est à la fois perçu comme sérieux et antisystème dans l'opinion publique, et a affiché une attitude de compromis lorsque LFI a été vue comme trop radicale», assure à l'AFP Antoine Bristielle, chercheur en sciences sociales et auteur de l'étude.
Le parti de Marine Le Pen continue de progresser chez les employés (+10 points) et chez les ouvriers (+5 points). Mais son score augmente également chez des catégories «moins acquises» comme les artisans, commerçants et chefs d'entreprises (+15 points) et chez les professions intermédiaires (+12 points).
«Si le RN devient incontestablement le parti des classes populaires et travailleuses, il augmente considérablement ses scores dans d'autres secteurs clés de l'électorat, au point de ressembler de plus en plus à un parti de gouvernement», souligne l'étude.
«Nouvelle dynamique»
Une nouvelle «dynamique électorale s'enclenche» à la suite de la crise liée à la réforme des retraites, observe M. Bristielle. Ce dernier trace un parallèle avec la crise des «gilets jaunes» de la fin 2018 qui avait préfiguré la montée du RN lors des européennes du printemps 2019.
Le parti présidentiel voit de son côté son bloc électoral s'effriter (artisans, professions intermédiaires). Il ne conserve plus que deux grandes bases: les cadres et les retraités (à 33% d'intentions de vote pour la majorité chacune).