Santé Le SARS-CoV-2 circulait bien avant qu'on ne le pense

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19.3.2021 - 13:33

ETX Studio

Le coronavirus aurait commencé à se propager environ deux mois avant que les premiers cas humains ne soient détectés à Wuhan, dans la province du Hubei, affirment des chercheurs américains. Les origines du SARS-CoV-2 remonteraient à la mi-octobre 2019; soit près de deux mois avant que les autorités chinoises n'adoptent les premières mesures pour en limiter la propagation.

Le SARS-CoV-2 circulait déjà quand les premiers cas ont été détectés à Wuhan.
Le SARS-CoV-2 circulait déjà quand les premiers cas ont été détectés à Wuhan.
AFP

Plus les mois passent, plus les scientifiques apportent des réponses quant à la survenue de la pandémie de Covid-19 qui a retourné la planète. Une équipe de chercheurs de l'université de Californie à San Diego, en collaboration avec des chercheurs de l'université de l'Arizona et de la société Illumina Inc., s'est penchée sur la durée au cours de laquelle le SARS-CoV-2 a circulé en Chine avant sa découverte officielle. Ils ont pour cela utilisé des outils de datation moléculaire et de simulations d'épidémies, et se sont basés sur trois informations : la compréhension détaillée de la propagation du SARS-CoV-2 à Wuhan avant le confinement, la diversité génétique du virus en Chine et les rapports sur les premiers cas détectés dans le pays.

Publiés dans la revue Science, leurs travaux suggèrent que le SARS-CoV-2 a commencé à circuler vers la mi-octobre 2019 dans la province du Hubei. Le virus aurait donc circulé pendant environ deux mois sans être détecté. Tandis que le premier groupe de cas de Covid-19 a été directement associé au marché aux fruits de mer de Wuhan, les auteurs de l'étude indiquent aujourd'hui que ce cluster n'est probablement pas à l'origine de la pandémie. Ils expliquent cela par le fait que le premier cas documenté n'avait aucun lien avec ce lieu originellement considéré comme l'épicentre de l'épidémie.

L'étude révèle que plusieurs articles de journaux régionaux fixent les premiers diagnostics de Covid-19 dans la province du Hubei au moins au 17 novembre, autre constat qui suggère que le virus circulait déjà activement avec l'application des mesures destinées à en limiter la propagation. Attention toutefois, les chercheurs insistent sur le fait que le SARS-CoV-2 ne circulait qu'à de faibles niveaux jusqu'en décembre 2019.

En détail, leurs travaux révèlent que le nombre médian de personnes infectées en Chine était inférieur à un jusqu'au 4 novembre 2019, qu'il était de quatre près de deux semaines plus tard, et de neuf au 1er décembre 2019, soit quelques jours avant les premières hospitalisations connues à Wuhan.

Peu de risque que le virus entraîne une pandémie ?

Des outils de simulations d'épidémies basées sur la biologie connue du virus, comme sa transmissibilité et d'autres facteurs, ont également permis aux chercheurs d'affirmer que les virus zoonotiques s'éteignaient naturellement avant de provoquer une pandémie – dans 70,3% des cas. 

«Notre approche a donné des résultats surprenants. Nous avons vu que plus des deux tiers des épidémies que nous avons tenté de simuler ont disparu. Cela signifie que si nous pouvions remonter le temps et répéter 2019 cent fois, deux fois sur trois, la Covid-19 se serait étouffée sans déclencher de pandémie. Cette découverte confirme l'idée que les humains sont constamment bombardés d'agents zoonotiques», explique le professeur Joel O. Wertheim, principal auteur de l'étude.