Chercheurs en hibernation Le «shutdown» paralyse le secteur américain des sciences

dpa/jfk

18.1.2019

Un ouvrier nettoie le sol du Marshall Space Flight Center de la Nasa, à Huntsville. Le complexe est lui aussi touché par le «shutdown».
Un ouvrier nettoie le sol du Marshall Space Flight Center de la Nasa, à Huntsville. Le complexe est lui aussi touché par le «shutdown».
dpa

Cela fait déjà trois semaines que le «shutdown» paralyse une partie de l’administration américaine. Et les scientifiques sont également touchés par ce blocage budgétaire: ils ne peuvent ni collecter des données, ni entreprendre des voyages de recherche, ni se rendre dans des musées.

C’est le «shutdown» aux États-Unis: le président Donald Trump exige du Congrès qu’il débloque 5,7 milliards de dollars pour la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Les ténors démocrates du Congrès ne veulent pas de ce mur et refusent donc de débourser l’argent nécessaire à la concrétisation de ce projet. Conséquence: cela fait environ trois semaines qu’un blocage budgétaire paralyse une partie de l’administration américaine.

De nombreuses administrations sont fermées ou fonctionnent au ralenti, environ 800'000 fonctionnaires sont en congé forcé ou continuent à travailler – sans rémunération. Cependant, le «shutdown» ne concerne pas que le milieu politique; il touche également le secteur des sciences. Petit aperçu de la situation:

Administrations

Sur les quelque 800'000 fonctionnaires concernés, beaucoup sont des scientifiques. Dans de nombreuses administrations, seuls ceux dont la fonction est considérée comme «absolument indispensable» continuent de travailler. D’après la revue spécialisée «Nature», seuls 60 des 2000 fonctionnaires que compte la National Science Foundation (NSF) travaillent encore. Ils sont 5500 sur 11 400 à la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et environ 750 sur plus de 14 000 à l’Environmental Protection Agency (EPA).

Depuis l’annonce du «shutdown», le Capitole, le siège du Congrès américain à Washington D.C., est entré en hibernation.
Depuis l’annonce du «shutdown», le Capitole, le siège du Congrès américain à Washington D.C., est entré en hibernation.
Keystone

Les collaborateurs du National Institute of Health (NIH) et les agences énergétiques américaines avaient déjà reçu l’approbation de leurs budgets avant le «shutdown» et peuvent donc continuer à travailler. Environ 60 pour cent des fonctionnaires de la Food and Drug Administration (FDA) peuvent également poursuivre leurs activités normalement, car l’agence dispose d’autres moyens de financement.

Fonctionnaires

De nombreux fonctionnaires concernés par le «shutdown» ne peuvent non seulement plus se rendre à leur travail, mais sont également dans l’impossibilité de travailler depuis leur domicile. Ils ne peuvent ni consulter leurs e-mails, ni accéder à des données importantes mises à disposition sur les serveurs du gouvernement. De nombreux projets de recherche ont donc dû être interrompus.

Dans de nombreux endroits, il est devenu impossible de collecter de nouvelles données, des conférences ont dû être annulées ou organisées dans un cadre beaucoup plus restreint, car les chercheurs n’ont pas pu entreprendre les voyages professionnels prévus. «Je ne peux pas travailler. Je ne peux pas partir en voyage professionnel. Je ne peux pas utiliser mon ordinateur portable de travail», a écrit la scientifique de la Nasa Jane Rigby sur Twitter. «Puis-je au moins réfléchir au fonctionnement de l’univers? Difficile à dire.»

Navigation spatiale

«La Nasa est actuellement fermée», peut-on lire sur le site Web de l’agence spatiale américaine. Bien évidemment, ses nombreuses missions se poursuivent; car le «shutdown» s’arrête aux portes de l’espace. Cependant, ici aussi, seuls les collaborateurs dont la présence est absolument indispensable au bon déroulement de ces missions sont autorisés à travailler.

Même à la Nasa, il est impératif que les choses retrouvent rapidement un cours normal – sans quoi les missions prévues pourraient être retardées ( Image d'archive).
Même à la Nasa, il est impératif que les choses retrouvent rapidement un cours normal – sans quoi les missions prévues pourraient être retardées ( Image d'archive).
dpa

Les collaborateurs du Département Presse et Relations publiques n’en font pas partie. Les communiqués de presse habituellement publiés plusieurs fois par jour sont donc actuellement inexistants. Pour le moment cependant, les choses se dérouleraient de manière relativement normale, assure la Nasa. Toutefois, si le «shutdown» persiste, les missions prévues pourraient être retardées.

Pour l’instant, une partie du personnel de nombreux musées scientifiques, parcs nationaux et zoos américains sont également contraints de rester chez eux – et de nombreux établissements restent fermés aux visiteurs durant le «shutdown». C’est notamment le cas des 19 musées du Smithsonian de Washington, dont le zoo, qui ne diffuse plus les très populaires vidéos en direct de ses pandas, éléphants et lions.

À New York, le Cooper–Hewitt Smithsonian Design Museum et le National Museum of the American Indian sont notamment fermés. La majorité des parcs nationaux sont ouverts, mais fonctionnent avec un personnel réduit – dans de nombreux cas, les centres d’information aux visiteurs et les toilettes restent donc fermés. Quant aux poubelles, elles débordent.

Les images du jour

Le clan Trump en images

Retour à la page d'accueil