Hong Kong Le siège se poursuit à Hong Kong

ATS

20.11.2019 - 07:05

Une dizaine de protestataires qui tentaient une évasion de l'université hongkongaise ont été arrêtés par la police.
Une dizaine de protestataires qui tentaient une évasion de l'université hongkongaise ont été arrêtés par la police.
Source: KEYSTONE/EPA/JEON HEON-KYUN

Des dizaines de manifestants pro-démocratie demeuraient retranchés mercredi sur un campus hongkongais, pour la quatrième journée d'affilée. Pour faire diversion et desserrer l'étau policier sur l'université, des actions de blocage ont visé les transports en commun.

L'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), sur la péninsule de Kowloon, est depuis dimanche le théâtre de la plus longue et violente confrontation depuis le début de la mobilisation en juin dans l'ex-colonie britannique.

Les protestataires ont jusqu'ici accueilli les tentatives de les déloger par des jets de cocktails Molotov et de briques. La police a averti qu'elle ferait usage de balles réelles si elle était attaquée avec des armes létales.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a appelé les autorités à trouver «une solution pacifique» au siège du campus. Le Sénat américain a adopté de son côté un texte soutenant les «droits de l'Homme et la démocratie» à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington au territoire semi-autonome.

Pékin a réagi avec colère à cette adoption, avertissant qu'il prendrait des mesures de représailles si le texte devait être adopté définitivement. Et dans la foulée la Chine a convoqué mercredi le chargé d'affaires de l'ambassade des Etats-Unis.

Jusqu'à 10 ans de prison

Mercredi, des manifestants à l'intérieur de la PolyU ont estimé leur nombre à une cinquantaine, alors que leurs conditions de vie dans le campus se détériorent. Des groupes de jeunes manifestants vêtus de noir continuaient de préparer des cocktails Molotov, tandis que d'autres dormaient sur des tapis de yoga étalés dans un gymnase.

Mardi, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam avait appelé les reclus de la PolyU à se rendre, en précisant que les mineurs sortant pacifiquement ne seraient pas arrêtés. Les majeurs risquent quant à eux des poursuites pour «participation à une émeute», une infraction passible de dix ans de prison.

«Je ne me rendrai pas. Oui, je me battrai jusqu'au bout», a déclaré un jeune de 15 ans armé d'un arc. «Mais c'est très dangereux, car si vous utilisez l'arc, la police doit vous tirer dessus, peut-être avec des balles réelles.»

Des évacuations ratées

D'autres ont été évacués sur des civières dans la nuit et, mercredi avant l'aube, une dizaine de protestataires qui tentaient une évasion ont été arrêtés par la police, selon des journalistes de l'AFP sur place.

«La police invite tous ceux qui sont sur le campus à sortir de façon pacifique et s'engage à ce que leur traitement judiciaire soit équitable, a indiqué la police dans un communiqué.

Pour desserrer l'étau policier autour du campus, de nombreuses actions ont été menées pour bloquer à l'heure de pointe le métro hongkongais, crucial pour la circulation dans le centre financier qu'est Hong Kong.

Les employés devant se rendre au travail devaient prendre leur mal en patience, leur trajet jusqu'à leur bureau mettant parfois le double de la durée habituelle.

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