Equateur Le socialiste Arauz en tête, mais devra affronter un second tour

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8.2.2021 - 05:47

L'économiste socialiste Andrés Arauz, dauphin de l'ex-président Rafael Correa, figure de la gauche latino-américaine, était en tête du premier tour des élections en Equateur dimanche. Il devra toutefois affronter un second le 11 avril, selon une projection officielle.

Arauz, 36 ans, candidat de la coalition Union pour l'espérance (Unes), a obtenu 31,5%, suivi de l'avocat de gauche Yaku Perez, 51 ans, du parti Pachakutik, à 20,04%. Il est le premier indigène à parvenir aussi loin à une présidentielle, dans ce pays en crise économique, aggravée par la pandémie du covid-19 qui l'a sévèrement touché.

Mais l'ex-banquier conservateur Guillermo Lasso, 65 ans, du mouvement Créer des opportunités (Creo, droite), qui se présente pour la troisième fois à la présidentielle et qu'enquêtes de sortie des urnes comme sondages donnaient second, n'est pas loin derrière avec 19,97%, selon le Conseil national électoral (CNE).

La présidente du CNE, Diana Atamaint, a précisé que cette projection se base sur les résultats de 90,4% des 2425 bureaux de vote sélectionnés sur un total de 40'000, pour ce décompte rapide du premier tour d'une élection visant à désigner le successeur de l'impopulaire président Lenin Moreno, ex-allié de Correa, qui achèvera son mandat de quatre ans le 24 mai.

Victoire revendiquée

«Il n'y a aucun doute, nous sommes en première place», s'est félicité le protégé de l'ex-président Correa (2007-2017) qui, comme son mentor qui vit en Belgique, avait crié «victoire» dès la fermeture des bureaux de vote, en appelant toutefois à attendre les résultats officiels.

Des sondages de sorties des urnes des instituts Cedatos et Clima Social, avaient crédité Arauz de 34,9% à 36,2% des voix, plaçant Lasso deuxième entre 21% et 21,7% et Perez troisième entre 16,7% et 18%.

Quelque 13,1 millions d'électeurs étaient appelés à choisir entre 16 candidats, un record. Pour l'emporter au premier tour, le gagnant devait engranger la moitié des voix plus une, ou au moins 40% avec dix points d'avance sur le suivant.

Lasso, qui appelle au «changement», tente sa chance pour la troisième fois, après avoir perdu de deux points en 2017 face à Moreno alors corréiste. Dans la soirée, il s'est à nouveau dit confiant dans sa «victoire», au second tour.

Perez, candidat «surprise»

Des politologues, tel Simon Pachano, de la Faculté latino-américaine de sciences sociales (Flacso), avaient avancé que Perez pouvait réserver une «surprise». «Le peuple nous a donné son soutien et cela a été plus que démontré dans les résultats officiels», a-t-il déclaré dimanche soir, en appelant à une veillée devant le CNE pour que «la décision des Equatoriens soit respectée».

De gauche mais opposé au corréisme, il bénéficie de la popularité du soulèvement social de 2019. Déclenchée par une hausse des prix des carburants dans le cadre d'une aide du Fonds monétaire international (FMI), la révolte s'était soldée par 11 morts, 1340 blessés et avait fait vaciller le gouvernement.

Perez unit le vote des autochtones «à celui de la gauche non corréiste et d'autres secteurs comme les jeunes», a précisé à l'AFP Simon Pachano.

Parmi les 13 autres candidats, figurait une seule femme: Ximena Peña, candidate d'Alliance Pays (AP), parti au pouvoir affaibli.

A l'issue d'une campagne limitée par le Covid-19, qui a fait plus de 15'000 morts dans ce pays de 17,4 millions d'habitants, les électeurs devaient aussi désigner les 137 députés du parlement monocaméral.

Du fait de la fragmentation des forces politiques, le prochain gouvernement ne devrait pas y détenir de majorité. «Quel que soit le vainqueur, il aura un mandat fragile», devra «chercher des consensus», selon le politologue Esteban Nichols, de l'Université andine Simon Bolivar.

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