Soudan Le Soudan doit rejoindre la CPI

ATS

27.4.2019 - 18:40

Le chef du principal parti d'opposition au Soudan, Sadek al-Mahdi, avait été évincé du pouvoir en 1989 par le coup d'Etat de Omar al-Béchir alors qu'il était le dernier Premier ministre démocratiquement élu dans ce pays.
Le chef du principal parti d'opposition au Soudan, Sadek al-Mahdi, avait été évincé du pouvoir en 1989 par le coup d'Etat de Omar al-Béchir alors qu'il était le dernier Premier ministre démocratiquement élu dans ce pays.
Source: KEYSTONE/AP

Le chef du principal parti d'opposition au Soudan, Sadek al-Mahdi, a affirmé samedi que son pays devrait rejoindre immédiatement la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci a émis des mandats d'arrêt pour génocide contre le président déchu Omar el-Béchir.

S'adressant aux journalistes à Khartoum, M. Mahdi a en outre déclaré que la destitution et l'arrestation le 11 avril par l'armée du général Béchir, sous la pression de la rue, n'était «pas un coup d'Etat». Ce chef du parti al-Oumma, devenu le principal leader de l'opposition au Soudan, avait été évincé du pouvoir en 1989 par le coup d'Etat de M. Béchir alors qu'il était le dernier Premier ministre démocratiquement élu dans ce pays d'Afrique.

«Il n'y a plus d'objection à répondre à nos demandes (de rejoindre la CPI) et nous devrions le faire immédiatement», a indiqué M. Mahdi. La CPI a lancé des mandats d'arrêt contre M. Béchir pour qu'il réponde d'accusations de génocide et de crimes de guerre et contre l'humanité lors du conflit au Darfour, région occidentale du Soudan.

Pour rejoindre la CPI, chargée de juger les pires violations du droit humanitaire dans le monde et basée à la Haye, le Soudan doit ratifier son traité fondateur, le Statut de Rome et devenir ainsi un «Etat partie».

«Revendications populaires»

Depuis la mise à l'écart de M. Béchir, le Soudan est gouverné par un Conseil militaire de transition. Pour le chef de l'opposition, «ce qui s'est passé au Soudan n'est pas un coup d'Etat» mais une situation dans laquelle les forces armées «ont pris le parti des revendications populaires».

Depuis le 6 avril, les manifestants sont rassemblés jour et nuit devant le QG de l'armée à Khartoum, dans le prolongement d'un mouvement de protestation déclenché le 19 décembre pour dénoncer initialement le triplement du prix du pain dans ce pays confronté à une crise économique, avant de se muer en contestation contre Omar el-Béchir.

Les manifestants ont décidé de maintenir leur sit-in après le départ de M. Béchir afin d'obtenir le transfert du pouvoir à une autorité civile. Ils réclament aussi le jugement du président déchu et des principaux responsables de son régime.

Etablir un lien de confiance

Samedi, un comité conjoint regroupant les représentants de la contestation et ceux du Conseil militaire a tenu sa première réunion, selon l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui réunit les partis politiques et groupes de la société civile à la tête de la contestation. Al-Oumma fait partie de l'ALC.

Cette réunion était destinée à établir un lien de confiance entre les «partenaires de la révolution», a déclaré Rachid al-Sayed, porte-parole de l'ALC. «Le Conseil militaire a promis que le sit-in ne sera pas dispersé par la force», a-t-il déclaré aux journalistes, assurant que d'autres réunions étaient prévues samedi.

Le pays d'environ 40 millions d'habitants est confronté à une situation économique désastreuse. Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, il fait notamment face à une grave pénurie de devises étrangères.

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