Argentine Le sulfureux Javier Milei impose ses premières mesures chocs

ATS

13.12.2023 - 08:04

Le gouvernement argentin du président ultralibéral Javier Milei a comme promis engagé une thérapie de choc, annonçant mardi plusieurs mesures dont une dévaluation de plus de 50% du peso. Son but est de stabiliser une économie rongée par un endettement et une inflation chroniques.

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Keystone-SDA

La dévaluation d'un peso, considéré comme notoirement surévalué, à un peu moins de 400 pour un dollar, fait partie d'une série de mesures «d'urgence» annoncées par le ministre argentin de l'économie, Luis Caputo, dont une réduction des subventions publiques à l'énergie et aux transports.

Ces mesures, a expliqué le ministre dans une allocution, visent à éviter la «catastrophe» d'une hyperinflation qui pourrait, selon lui, atteindre 15'000%.

«La genèse de nos problèmes a toujours été budgétaire», a affirmé M. Caputo, estimant que, pour la première fois, en votant à une large majorité pour Javier Milei, les Argentins ont montré qu'ils comprenaient «qu'il n'y a pas d'argent».

Aides sociales maintenues

Le peso passera dès mercredi à 800 pour un dollar. Cette dévaluation va affecter très fortement et immédiatement le pouvoir d'achat des Argentins, déjà à 40% sous le seuil de pauvreté, en se répercutant sur les prix, comme la dernière dévaluation (20% en août).

A leur attention, le ministre de l'économie a assuré que le gouvernement va maintenir des programmes sociaux d'aide à l'accès à l'emploi et «renforcer les politiques sociales pour ceux qui en ont besoin, sans intermédiaires», a-t-il insisté, a l'image des «cartes alimentaires» (bons d'achat pour les plus démunis).

Le président Milei avait indiqué dans son discours d'investiture dimanche que «la situation allait empirer à court terme» avant que l'économie, la 3e d'Amérique latine, ne recueille le fruit de l'austérité budgétaire, en maîtrisant une inflation chronique, actuellement à 143% sur un an.

Le ministre Caputo a également annoncé, dans un souci d'austérité budgétaire, que l'Etat «ne va plus présenter d'offres» pour des chantiers publics et annuler les contrats passés «qui n'ont pas déjà commencé».

«Les chantiers d'infrastructure en Argentine seront réalisés par le secteur privé, car l'Etat n'a ni argent ni financement pour les mener à bien», a-t-il expliqué.

Kristalina Georgieva, la directrice du Fonds monétaire international, principal bailleur de l'Argentine, a qualifié les mesures d'austérité de «pas important vers le rétablissement de la stabilité» en Argentine.