«Ces ordures»Le Venezuela veut interdire toute observation électorale étrangère
ATS
14.8.2024 - 02:32
Le président du Parlement vénézuélien Jorge Rodriguez a indiqué mardi vouloir interdire à l'avenir toute observation étrangère d'élections au Venezuela, après les critiques internationales de la réélection du président Nicolas Maduro.
Keystone-SDA
14.08.2024, 02:32
14.08.2024, 07:09
ATS
«Je propose que nous réformions les lois électorales vénézuéliennes pour que plus jamais un étranger ne vienne prendre position sur quoi que ce soit en rapport avec les élections au Venezuela. Pourquoi doivent-ils venir, à quel titre, quelle est leur capacité?», a-t-il lancé aux députés.
«Ces ordures payées par l'USAID (aide américaine) (...), disent toutes les barbaries qu'elles peuvent imaginer, sans preuve, sans aucune preuve, sans rien, parce qu'elles sont venues pour faire ce qu'elles sont venues faire, pour nuire, pour attaquer», a notamment dit M. Rodriguez, qui était également le chef de campagne de M. Maduro.
Le Conseil national électoral (CNE) a ratifié début août la victoire du président sortant Nicolas Maduro avec 52% des voix, sans publier le décompte exact et les procès-verbaux des bureaux de vote, assurant avoir été victime d'un piratage informatique.
La Fondation Carter a critiqué cette réélection, et notamment la non-publication des résultats détaillés par le CNE. Elle a également mis en doute la réalité du piratage informatique allégué.
Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux obtenus grâce à ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté l'élection avec 67% des voix, un résultat rejeté par M. Maduro.
L'annonce de sa réélection pour un troisième mandat a provoqué des manifestations spontanées, avec un bilan de 25 morts, 192 blessés et 2400 arrestations de source officielle.
M. Rodriguez a aussi critiqué la mission d'observation de l'ONU qui a annoncé qu'elle allait rendre public son rapport. «Le groupe d'experts de l'ONU (...) n'a pas de parole. Ce sont des ordures sans parole. Ils ont signé (un accord avec le Venezuela) en disant que leur rapport était confidentiel, que seul le pouvoir électoral du Venezuela et le secrétaire général des Nations unies en auraient connaissance, et aujourd'hui ils annoncent qu'ils vont le rendre public», s'est-il insurgé.
Le pouvoir vénézuélien avait retiré fin mai son invitation faite à l'Union européenne pour observer le scrutin.