Hôpital d'al-ChifaLes 31 prématurés devraient être acheminés en Egypte
ATS
19.11.2023 - 23:39
Les 31 bébés prématurés qui étaient encore dans l'hôpital al-Chifa de Gaza après son évacuation samedi ont été transportés dans un hôpital du sud de la bande de Gaza. C'est ce qu'ont indiqué dimanche des responsables médicaux.
19.11.2023, 23:39
ATS
«Des préparatifs sont en cours pour les évacuer vers l'Egypte» via le terminal de Rafah, a déclaré à l'AFP Mohammed Zaqout, directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza. Rafah est l'unique ouverture sur le monde du territoire palestinien qui ne soit pas aux mains d'Israël, pays en guerre contre le Hamas, le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.
«Aucun des nourrissons n'était accompagné de membre de sa famille car le ministère de la Santé ne dispose que d'informations limitées et n'est pas en capacité de trouver leurs proches dans l'immédiat», a de son côté annoncé l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En revanche, «six soignants» les accompagnaient alors qu'«onze d'entre eux sont dans un état critique» et que tous souffrent «d'infections graves», a précisé l'organisation qui a participé à cette évacuation, assurée par six ambulances du Croissant-Rouge palestinien. Ce dernier a confirmé que le convoi avait également été organisé en coordination avec l'ONU, une condition réclamée par l'organisation après une frappe meurtrière de l'armée israélienne sur une ambulance aux portes d'al-Chifa le 4 novembre.
«Garanties»
Après l'acheminement des bébés prématurés dimanche jusqu'à l'Hôpital des Emirats de Rafah, «d'autres missions sont prévues pour transporter les patients et les soignants restés à l'hôpital d'al-Chifa», affirme l'OMS. Mais, ajoute-t-elle, là aussi, il faudra «des garanties des parties en conflit pour un passage sécurisé». Déjà, rapporte l'OMS, «samedi, deux bébés prématurés sont morts avant que l'évacuation n'ait lieu».
Samedi, le docteur Ahmed El Mokhallalati avait annoncé sur X (ex-Twitter), après l'évacuation de centaines de patients, blessés, soignants et déplacés qui y avaient trouvé refuge, que lui, «ainsi que cinq autres médecins, restaient à al-Chifa», aux côtés d'autres soignants. Les responsables de l'hôpital avaient expliqué à l'AFP avoir reçu tôt samedi un ordre d'évacuation de l'armée israélienne qui assiégeait alors l'hôpital. L'armée affirme de son côté avoir répondu à une «requête» de l'établissement.
Entre chars et blindés
Des déplacés évacués ont raconté être sortis entre les chars et les blindés israéliens après des jours dans l'immense établissement, le plus grand de la bande de Gaza, sans électricité et avec très peu d'eau et de nourriture.
L'OMS avait mené samedi une mission à al-Chifa et annoncé travailler à un plan d'évacuation pour les personnes restées dans l'établissement, qu'elle a décrit comme une «zone de mort». Selon l'organisation, dont les experts ont passé une heure dans l'immense complexe hospitalier, celui-ci hébergeait encore dimanche 20 soignants et plus de 250 patients.
«La priorité sera donnée», annonce l'OMS, à l'évacuation des 22 patients sous dialyse ainsi qu'aux 50 blessés présentant des lésions de la colonne vertébrale et donc incapables de se déplacer sans assistance médicale. L'OMS a indiqué que la grande majorité des patients encore à l'hôpital étaient victimes de fractures complexes et d'amputations, de brûlures, de traumatismes thoraciques et abdominaux.
Beaucoup souffrent par ailleurs d'infections sévères, en raison du manque d'antibiotiques et des mauvaises conditions d'hygiène. L'armée israélienne avait lancé mercredi son raid sur al-Chifa, affirmant qu'il abrite une base militaire du Hamas. Le mouvement islamiste dément.
L'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre a fait environ 1200 morts en Israël, principalement des civils, selon les autorités. En représailles, Israël mène une offensive à Gaza dans le but «d'anéantir» le Hamas, qui a fait au moins 13'000 morts, incluant plus de 5500 enfants et 3500 femmes, selon le dernier bilan du gouvernement du mouvement islamiste.