Now ! Biden appelle les citoyens américains à quitter l'Ukraine

ATS

11.2.2022 - 02:10

Le président des Etats-Unis Joe Biden a appelé jeudi les citoyens américains à quitter l'Ukraine «maintenant», en raison d'un risque accru d'une invasion russe. Il a averti que, malgré les efforts diplomatiques, la situation pouvait «vite s'emballer».

Le président des Etats-Unis Joe Biden a appelé jeudi les citoyens américains à quitter l'Ukraine «maintenant».
Le président des Etats-Unis Joe Biden a appelé jeudi les citoyens américains à quitter l'Ukraine «maintenant».
KEYSTONE/AP/Susan Walsh

Keystone-SDA

«Quand les Américains et les Russes commencent à se tirer dessus, nous sommes dans un monde très différent», a mis en garde le 46e président des Etats-Unis d'Amérique dans une interview à la chaîne NBC. «Les citoyens américains devraient partir, ils devraient partir maintenant. Nous avons affaire à l'une des plus grandes armées au monde», a-t-il plaidé en référence à l'armée russe.

Il a répété qu'il n'enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l'hypothèse d'une invasion russe, car cela pourrait déclencher «une guerre mondiale».

Même recommandation au Canada

Le Canada fait des recommandations similaires sur le site Internet du ministère des affaires étrangères: «Si vous êtes en Ukraine, vous devriez partir». «L'action militaire russe en Ukraine pourrait perturber les déplacements et les services dans l'ensemble du pays. Les vols pourraient être perturbés ou annulés», dit le ministère, qui conclut par: «Soyez prêt à vous mettre à l'abri».

Le Kremlin est accusé de préparer une nouvelle opération militaire contre l'Ukraine, après l'annexion de la Crimée en 2014. La Russie, qui affirme vouloir juste assurer sa sécurité face à l'hostilité de Kiev et de l'OTAN, rejette ces accusations.

Quelques heures avant les déclarations de Joe Biden, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a enjoint la Chine «d'encourager les Russes» à faire les bons choix dans la crise ukrainienne.

«Les Chinois ont exprimé une forte préoccupation au Conseil de sécurité [le 31 janvier] pour la protection de l'intégrité des frontières et de la souveraineté des États. C'est exactement ce que font les Russes. Ils menacent l'intégrité d'une frontière», a asséné la diplomate.

Bombardiers stratégiques

Des bombardiers stratégiques américains B-52 sont arrivés jeudi au Royaume-Uni pour participer à un exercice, «prévu de longue date» avec les alliés de l'OTAN, assure l'US Air Force.

L'US Navy a indiqué jeudi que quatre destroyers américains avaient quitté les Etats-Unis le mois dernier pour participer à un exercice naval dans la zone de la sixième flotte, qui couvre notamment la Méditerranée.

Ces annonces interviennent au moment où, en plus des quelque 100'000 hommes massés à la frontière ukrainienne, les armées russe et bélarusse mènent de grandes manoeuvres au Bélarus, ex-république soviétique frontalière de l'Ukraine, qui est, elle, restée un allié de Moscou.

Le nombre des soldats et des équipements participant à ces exercices n'a pas été officiellement fourni, mais les Occidentaux affirment que 30'000 militaires russes ont été déployés au Bélarus dans ce cadre.

La Russie a en outre annoncé jeudi l'arrivée en Crimée de six navires de guerre en vue de prochaines manoeuvres en mer Noire, qui borde le sud de l'Ukraine. Le déploiement de ces soldats a été immédiatement qualifié par la présidence ukrainienne de moyen de «pression psychologique» employée par Moscou.

«Déterminations» des Européens

Sur fond de guerre des nerfs et d'intensification des efforts diplomatiques ces dernières semaines, le chancelier allemand Olaf Scholz a de son côté averti la Russie qu'elle ne devait pas sous-estimer «l'unité» et «la détermination» des Européens.

Affirmant vouloir éviter que ne se produisent des «incidents malencontreux» au moment où commençaient ces exercices militaires, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, a eu un entretien téléphonique avec son homologue bélarusse, le général Viktor Goulevitch.

L'annexion de la Crimée par la Russie avait été suivie par le déclenchement d'un conflit dans l'est de l'Ukraine entre les forces de Kiev et des séparatistes soutenus par Moscou. La guerre a fait plus de 14'000 morts en huit ans, selon un dernier bilan de l'ONU.