Attentats de 2016 à Bruxelles32 morts et environ 700 blessés - Procès d'une ampleur historique à Bruxelles
ATS
30.5.2023 - 14:14
Le parquet fédéral belge a justifié, mardi, la qualification «d'assassinat à caractère terroriste» retenue contre neuf accusés au procès des attentats jihadistes qui avaient fait 32 morts et des centaines de blessés, en 2016, à Bruxelles. «Il s'agissait d'attaques préméditées visant à semer la terreur et à déstabiliser», estime la procureure.
30.05.2023, 14:14
ATS
Devant la cour, Paule Somers a soutenu que les coauteurs des attentats-suicides du 22 mars 2016, avaient prémédité leurs actes «avec soin», de manière à faire «le maximum de victimes. C'est en pleine conscience qu'ils se font exploser. Tout a été réfléchi, tout a été pesé», a affirmé la magistrate.
La procureure a relevé que les trois kamikazes morts sur les lieux avaient déclenché leurs explosifs dans des endroits très fréquentés «de portée internationale», en ajoutant au TATP «de multiples clous et pièces de métal. Preuve indubitable de la volonté de tuer».
Attaques préméditées
Le matin du 22 mars 2016, deux hommes s'étaient fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une heure plus tard, en période de pointe, dans une station de métro du quartier européen.
Ces attaques avaient été revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), comme les attentats commis à Paris et Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, le 13 novembre 2015 (130 morts).
Procès d'une ampleur historique
A Bruxelles, l'acte d'accusation recense 32 morts et environ 700 blessés ou lésés. Environ un millier de personnes se sont portées parties civiles au procès commencé en décembre, le plus grand jamais organisé devant une cour d'assises en Belgique.
Mardi Mme Somers a indiqué qu'elle demanderait à la cour de retenir 36 assassinats, et non 32, estimant que «le lien causal est établi» entre les attentats et le décès, pour quatre autres personnes.
Réclusions à perpétuité?
A ce procès, neuf accusés, dont le Français Salah Abdeslam et son ami d'enfance de la commune bruxelloise de Molenbeek Mohamed Abrini doivent répondre «d'assassinats à caractère terroriste» et encourent la réclusion à perpétuité. Abdeslam nie son implication.
Un dixième homme, Ibrahim Farisi, soupçonné d'avoir aidé à nettoyer et vider une des planques des jihadistes, est jugé pour «participation aux activités d'un groupe terroriste» et risque jusqu'à dix ans de prison. Au total six des dix accusés étaient déjà concernés par le procès parisien qui s'est achevé en juin 2022.
Salah Abdeslam à nouveau jugé
Parmi eux figurent Abdeslam, Abrini mais aussi Oussama Atar, «le patron des attentats de Paris et Bruxelles.» Ce Belgo-Marocain, vétéran du jihad, est jugé en son absence, car présumé mort en Syrie. Pour ces jihadistes, une nouvelle condamnation viendrait s'ajouter aux lourdes peines prononcées en France.
Salah Abdeslam, 33 ans, seul membre encore en vie des commandos a été condamné ,il y a un an, à la perpétuité incompressible, la plus lourde peine du Code pénal en France. Au procès de Bruxelles, il a affirmé qu'il était censé partir en Syrie, après avoir survécu aux attaques parisiennes en raison d'une ceinture d'explosifs défectueuse.
Verdict en plusieurs étapes
Le parquet fédéral, qui doit aborder son cas jeudi, devrait redire qu'il ne croit pas à son innocence. Pour l'accusation, le Français devait forcément savoir que d'autres attaques se préparaient en Europe, en ayant partagé le quotidien de membres de la cellule à Bruxelles jusqu'à son arrestation, le 18 mars 2016.
Le réquisitoire, prévu normalement jusqu'au 6 juin, sera suivi par environ un mois de plaidoiries des parties civiles puis de la défense. Si au moins un accusé est déclaré coupable, ce qui fait peu de doute, le parquet se prononcera dans un deuxième temps sur les peines réclamées. Cette étape est attendue pour septembre, après le verdict rendu par le jury populaire en juillet.