Etats-UnisLes avortements au-delà de six semaines reprennent au Texas
ATS
8.10.2021 - 05:01
Les avortements au-delà de six semaines de grossesse ont repris jeudi au Texas, au lendemain d'une décision de justice ayant bloqué la loi qui les interdisait même en cas d'inceste ou de viol. Les autorités de l'Etat ont cependant dit qu'elles allaient faire appel.
08.10.2021, 05:01
08.10.2021, 07:17
ATS
Sans attendre l'issue de la bataille juridique, l'organisation Whole Woman's Health, qui gère quatre cliniques au Texas, a indiqué avoir repris les avortements au-delà de la limite fixée par les législateurs de l'Etat.
«Depuis des années», malgré la présence de manifestants hostiles, «nos équipes ont continué de travailler. Aujourd'hui, elles ont courageusement pratiqué des avortements au-delà de six semaines», a-t-elle tweeté.
La loi, entrée en vigueur le 1er septembre au Texas, interdit d'avorter après avoir détecté les battements de coeur de l'embryon, ce qui arrive en général vers six semaines de grossesse, quand la plupart des femmes ignorent encore être enceintes.
«Choquante»
Le texte viole la jurisprudence de la cour suprême des Etats-Unis qui, en 1973 et 1991, a déclaré que les femmes avaient un droit constitutionnel à avorter tant que le foetus n'est pas viable, soit vers 22 semaines de grossesse. Saisie en urgence par des associations de planning familial, la haute juridiction avait toutefois refusé d'empêcher son entrée en vigueur, citant des «questions nouvelles de procédure».
La loi contient en effet un dispositif unique: il revient «exclusivement» aux citoyens de la faire appliquer, en portant plainte contre toute organisation ou personne soupçonnée d'avoir aidé une femme à avorter illégalement.
Le président démocrate Joe Biden avait immédiatement fustigé une décision qui crée «le chaos» et ordonné à son gouvernement de trouver une parade. Le ministère de la justice avait alors porté plainte contre le Texas pour violation de la constitution.
Mercredi soir, un juge fédéral lui a donné raison et a ordonné aux juges et aux greffiers des tribunaux de cet Etat de ne pas enregistrer ni examiner de plainte dans le cadre de la loi controversée, en attendant un examen sur le fond. «Ce tribunal ne permettra pas que cette privation choquante d'un droit si important se poursuive un jour de plus», avait-il écrit.