Poutine «Les céréales ukrainiennes doivent aller aux pays pauvres»

ATS

14.9.2022 - 21:15

Le président russe Vladimir Poutine a jugé que les céréales ukrainiennes devaient aller «en priorité» aux pays qui en ont le plus besoin. Il a fait cette déclaration à l'occasion d'un entretien téléphonique mercredi avec le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Au cours de l'entretien, «l'attention a principalement porté sur la mise en oeuvre des accords d'Istanbul [...], et sur l'exportation des produits alimentaires et des engrais russes» (archives)
Au cours de l'entretien, «l'attention a principalement porté sur la mise en oeuvre des accords d'Istanbul [...], et sur l'exportation des produits alimentaires et des engrais russes» (archives)

Ces déclarations interviennent au moment où Moscou conteste de plus en plus deux accords conclus en juillet à Istanbul permettant l'exportation du blé et du maïs d'Ukraine malgré l'offensive russe, mais aussi, en théorie, les exportations de Moscou qui ont été affectées par les sanctions occidentales.

Le Kremlin affirme notamment que la plupart des produits alimentaires ukrainiens vont aux pays européens, ce que dément Kiev, et se plaint d'obstacles aux exportations de céréales et d'engrais russes.

Au cours de l'entretien avec M. Guterres, «l'attention a principalement porté sur la mise en oeuvre des accords d'Istanbul sur l'exportation des céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire, et sur l'exportation des produits alimentaires et des engrais russes», a indiqué le Kremlin.

«Les deux parties ont souligné l'importance d'accorder la priorité à ceux, en Afrique, au Proche-Orient et en Amérique latine, qui ont besoin de nourriture», a-t-il ajouté dans un communiqué.

Accords d'Istanbul critiqués

De son côté, M. Guterres a «fourni des informations détaillées sur les efforts fournis (...) pour lever tous les obstacles» aux exportations russes, se disant «pleinement engagé à résoudre ce problème», selon le Kremlin.

Les critiques russes sur les accords d'Istanbul ont suscité la crainte de voir les exportations ukrainiennes être de nouveau entravées, alors que le conflit suscite des préoccupations pour la sécurité alimentaire mondiale.

Dans ce contexte, le Kremlin a indiqué la semaine dernière que M. Poutine comptait parler des accords d'Istanbul avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants doivent se voir vendredi en Ouzbékistan.

Coopération «constructive»

Lors de son entretien téléphonique avec M. Guterres mercredi, le président russe a aussi salué la «coopération constructive» avec l'Agence internationale de l'énergie atomique au sujet de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, selon le Kremlin.

Cette centrale, occupée par les forces russes dans le sud de l'Ukraine, a été plusieurs fois bombardée ces dernières semaines, causant la peur d'une catastrophe nucléaire majeure.

Une équipe de l'AIEA y a effectué une visite d'inspection début septembre et recommandé la création d'une «zone de sécurité» autour de ce site sensible.

Le Kremlin a aussi affirmé que M. Guterres avait fait état de «préparatifs» en vue d'une visite d'experts de l'ONU à la prison d'Olenivka, dans l'est de l'Ukraine, où des dizaines de prisonniers de guerre ukrainiens sont morts dans un bombardement fin juillet. Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de ces frappes.