Cessez-le-feu locaux Les civils pourront-ils enfin être évacués?

ATS

8.3.2022 - 01:35

L'Ukraine attendait mardi matin la mise en place de cessez-le-feu locaux dans plusieurs de ses villes, censés permettre l'évacuation de civils via des couloirs humanitaires. L'armée russe continue, selon Kiev, à se déployer dans les principales zones de combats.

Keystone-SDA

La Russie a annoncé lundi soir l'instauration de ces cessez-le-feu «à partir de 10h00, heure de Moscou [08h00 en Suisse, ndlr] le 8 mars» pour l'évacuation des civils en provenance de Kiev, ainsi que des villes de Soumy, Kharkiv, Tcherniguiv et Marioupol, a indiqué dans un communiqué la cellule du ministère russe de la défense, chargée des opérations humanitaires en Ukraine.

Selon Moscou, les nouveaux itinéraires d'évacuation devaient être communiqués aux autorités ukrainiennes, afin qu'elles puissent donner leur accord dans la nuit de lundi à mardi. Aucune information concernant cette réponse n'avait toutefois filtré passé ce délai.

Russie accusée par Kiev

Lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé l'armée russe d'avoir fait échouer à plusieurs reprises l'évacuation des civils via les couloirs humanitaires. Et selon l'état-major ukrainien, la Russie continue de déployer des soldats et équipements sur les fronts de Kiev, de Marioupol dans le sud et de Kharkiv dans le nord-est, les principales zones de combats en Ukraine.

Au treizième jour de l'invasion déclenchée par le président russe Vladimir Poutine, des avions russes ont largué des bombes dans la nuit de lundi à mardi sur la ville de Soumy, a affirmé mardi Dmytro Jivitski, le chef de l'administration militaire de cette ville du nord-est. «Il y a des morts et des blessés», a-t-il dit.

De violents combats ont également eu lieu dans la ville d'Izioum (est), mais les troupes russes ont battu en retraite, selon l'état-major ukrainien. Les forces russes «ont fait régner la terreur dans la ville, en bombardant les locaux et les infrastructures civils», a-t-on affirmé de même source.

La capitale, Kiev, s'attend de son côté à une attaque «dans les jours qui viennent», d'après le ministère ukrainien de l'intérieur. «Chaque maison, chaque rue, chaque poste de contrôle résistera jusqu'à la mort s'il le faut», a promis le maire de Kiev, l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko.

À part des avancées dans le sud de l'Ukraine, les forces russes «n'ont pas vraiment fait des progrès notables ces derniers jours», a cependant déclaré un porte-parole du Pentagone. Selon lui, Moscou multiplie les bombardements, les missiles et les frappes aériennes pour pallier l'absence d'avancées au sol.

Appel de l'ONU

L'invasion de l'Ukraine, plus important conflit militaire en Europe depuis la fin de la seconde guerre mondiale, a aussi provoqué l'une de ses plus graves crises humanitaires. La situation s'aggrave de jour en jour, avec plusieurs villes assiégées où les vivres commencent à manquer.

L'ONU a «besoin de couloirs sûrs pour fournir de l'aide humanitaire dans les zones d'hostilités» en Ukraine, a dans ce contexte martelé lundi au Conseil de sécurité de l'ONU le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.

À l'issue des discussions de lundi avec la partie russe, les Ukrainiens ont évoqué «certains résultats positifs» sur les couloirs humanitaires. Sur les questions-clés, comme celles relatives à un cessez-le-feu, «des dialogues intensifs vont continuer», déclaré Mykhaïlo Podoliak, un membre de la délégation ukrainienne.

Moscou avait déjà annoncé lundi matin l'instauration de cessez-le-feu locaux et l'ouverture de couloirs pour permettre le départ de civils de plusieurs villes d'Ukraine. Mais l'Ukraine a refusé d'évacuer les civils vers la Russie – quatre des six couloirs proposés par les Russes allaient vers ce pays ou son voisin et allié bélarusse.