Soudan Les consultations se poursuivent au Soudan

ATS

1.9.2019 - 15:29

Le Premier ministre Abdallah Hamdok devait annoncer la composition de son gouvernement mercredi et ce dimanche devait être l'occasion de la première réunion avec le Conseil souverain, instance à majorité civile mais dirigée par un militaire qui doit superviser la transition (archives).
Le Premier ministre Abdallah Hamdok devait annoncer la composition de son gouvernement mercredi et ce dimanche devait être l'occasion de la première réunion avec le Conseil souverain, instance à majorité civile mais dirigée par un militaire qui doit superviser la transition (archives).
Source: KEYSTONE/AP

Les consultations se poursuivent dimanche au Soudan pour parvenir à la formation du gouvernement, quatre jours après la date initialement prévue pour l'annonce de ce nouveau cabinet. Ce dernier doit marquer une des principales étapes de la transition post-Béchir.

Investi le 21 août, le Premier ministre Abdallah Hamdok devait annoncer la composition de son gouvernement mercredi et ce dimanche devait être l'occasion de la première réunion avec le Conseil souverain, instance à majorité civile mais dirigée par un militaire qui doit superviser la transition.

Mais les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance de la contestation ayant mené à la chute du président Omar el-Béchir en avril, ne lui ont communiqué la liste des «ministrables» qu'un jour avant la date prévue pour l'annonce. Mardi dernier, le Premier ministre avait confirmé avoir reçu une liste de 49 candidats pour 14 portefeuilles.

Dimanche, selon une source proche de M. Hamdok interrogée par l'AFP, les consultations étaient «toujours en cours» pour établir la liste finale». Des discussions «détaillées et constructives» ont eu lieu samedi avec Abdallah Hamdok, ont pour leur part commenté les FLC. M. Hamdok n'a lui fait aucun commentaire ces derniers jours sur le sujet.

«En retard»

«Les FLC étaient en retard pour soumettre la liste des noms au Premier ministre, ce qui a retardé l'annonce», a encore affirmé à l'AFP Amjef Farid, un meneur de la contestation. Un autre leader, Ibrahim al-Amin, a expliqué que ce retard était dû à des «différends» au sein du mouvement sur la liste à proposer.

Le Soudan s'est doté d'un Conseil souverain à la suite de la signature d'un accord le 17 août entre le Conseil militaire de transition, qui avait succédé à M. Béchir, et les meneurs de la contestation. Cet accord trace les grandes lignes d'une période de transition qui doit durer un peu plus de trois ans et ouvrir la voie à des élections démocratiques.

M. Hamdok doit désigner jusqu'à 20 ministres, à l'exception des ministres de l'Intérieur et de la Défense, qui seront choisis par les militaires du Conseil souverain. Après avoir nommé son gouvernement, M. Hamdok, économiste chevronné et ancien collaborateur de l'ONU, aura la lourde tâche de relever l'économie du Soudan.

L'étape suivante de la transition, selon les termes de l'accord, sera la constitution d'un corps législatif, moins de 90 jours après sa signature. Cette assemblée doit comporter 300 membres dont 201 issus des FLC.

«Impact négatif»

Selon M. Amin, le retard de l'annonce du gouvernement aura «un impact négatif» et pourrait ralentir la transition. Mais ce n'est pas la première fois que celle-ci est mise à l'épreuve: la nomination du Conseil souverain avait été retardée de deux jours en raison de différends au sein des FLC, avant d'être finalement annoncée le 21 août.

Le Premier ministre avait précédemment déclaré qu'il choisirait ses ministres parmi des technocrates en fonction de leurs «compétences» pour permettre au Soudan de relever ses nombreux défis, et notamment mettre fin aux conflits qui rongent les Etats du Darfour, du Nil Bleu et du Kordofan-Sud.

Des rebelles de ces régions marginalisées se sont battus pendant des années contre le régime Béchir, renversé après quatre mois de manifestations inédites déclenchées par le triplement du prix du pain. Le texte signé le 17 août par les militaires et la contestation comprend la nécessité de signer des accords de paix avec ces groupes armés.

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