Une première Les députés fribourgeois discutent d'une loi sur la mobilité

lp, ats

4.11.2021 - 11:24

Les députés fribourgeois ont entamé jeudi les débats sur la nouvelle loi cantonale sur la mobilité. Présenté comme «moderne et durable», le texte, qui constitue une première en Suisse, remplacera la loi sur les routes de 1967 et la loi sur les transports de 1994.

Keystone-SDA, lp, ats

Présenté comme "moderne et durable" par le Conseil d'Etat, le texte doit remplacer la loi sur les routes de 1967 et la loi sur les transports de 1994 (archives).
Présenté comme "moderne et durable" par le Conseil d'Etat, le texte doit remplacer la loi sur les routes de 1967 et la loi sur les transports de 1994 (archives).
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L'entrée en matière n'a pas été combattue, même si les groupes ont promis de déposer des amendements pour affiner la version du Conseil d'Etat retravaillé par la commission ad hoc. Président et rapporteur de celle-ci, le député centriste Hubert Dafflon a loué la qualité des discussions en amont pour un texte porteur d'innovations.

Hubert Dafflon a listé quelques apports de la loi: mobilité douce, développements soumis au Grand Conseil, mesures d'accompagnement pour les gros projets routiers ou encore encouragement de la recherche. «Le projet a du panache», s'est réjoui le député PS Grégoire Kubski, qui a appelé à ne pas accumuler les particularismes.

«Moderne et durable», la nouvelle loi répond à la fois aux modifications structurelles et aux attentes de la population, a décrit le conseiller d'Etat Jean-François Steiert, en charge du dossier. Ce dernier a encouragé les députés à «ne pas jouer les uns contre les autres», eu égard au compromis atteint.

Distances

Les statistiques montrent que les Fribourgeois bougent beaucoup, en raison de la structure rurale du canton ainsi que des distances entre leur domicile et leurs lieux de travail ou de formation. En moyenne, les habitants parcourent 45,6 km par jour, selon le gouvernement, avec une tendance évoluant à la hausse.

C'est presque un quart de plus que la moyenne suisse. D'où des défis sont nombreux. Evoquant la politique climatique et la politique énergétique, Jean-François Steiert a insisté sur la «nécessaire cohérence» avec la politique de mobilité, celle-ci étant à voir comme un «besoin fondamental».

De plus, la croissance démographique du canton s'est révélée plus dynamique que celle de l'emploi ces dernières décennies, avec un nombre d'habitants qui est passé de 210'000 à 325'000 entre 1990 et 2020. Par conséquent, le nombre de Fribourgeois devant aller chercher du travail hors du canton est important.

Durabilité

La nouvelle loi vise à promouvoir la mobilité durable en particulier, en conformité avec l'esprit de l'article 3 de la Constitution cantonale qui définit le développement durable comme l'un des buts à concrétiser par l'Etat. Elle veut aussi stimuler l'innovation et la numérisation dans le secteur.

Le texte, avec ses plus de 200 articles, permettra encore de piloter plus simplement et plus clairement l'ensemble du système de mobilité cantonal. Les usagers devraient ainsi obtenir du canton des prestations efficaces répondant à leurs besoins les plus divers, en particulier sous l'angle de la mobilité douce.

La nouvelle loi doit remplacer la loi sur les routes de 1967 et la loi sur les transports de 1994. Elle clarifie encore la question des moyens à investir et la manière dont il faudra couvrir et répartir les coûts entre canton, agglomération et communes. Les débats, entamés jeudi, se poursuivront vendredi avec le vote final.