Crainte des Etats-Unis Vers de «nouvelles atrocités» en Birmanie?

ATS

22.5.2024 - 07:01

Les Etats-Unis ont dit mardi craindre de «nouvelles atrocités» en Birmanie, visant notamment les Rohingyas, avec la recrudescence de la violence dans l'Etat de Rakhine. L'ouest du pays est ravagé par un conflit ethnique et politique depuis trois ans.

Dans cette image tirée d'une vidéo, des réfugiés rohingyas marchent dans le camp de réfugiés de Balukhali à Cox's Bazar, au Bangladesh, le 2 février 2021. Un puissant groupe armé ethnique qui combat le gouvernement militaire du Myanmar dans l'État de Rakhine, dans l'ouest du pays, a affirmé samedi 18 mai 2024 s'être emparé d'une ville près de la frontière avec le Bangladesh, marquant la dernière d'une série de victoires pour les adversaires du gouvernement militaire du pays. Les Rohingyas musulmans de l'État, cibles de violences meurtrières dirigées par l'armée en 2017, semblent avoir été les principales victimes des combats dans la ville de Buthidaung.
Dans cette image tirée d'une vidéo, des réfugiés rohingyas marchent dans le camp de réfugiés de Balukhali à Cox's Bazar, au Bangladesh, le 2 février 2021. Un puissant groupe armé ethnique qui combat le gouvernement militaire du Myanmar dans l'État de Rakhine, dans l'ouest du pays, a affirmé samedi 18 mai 2024 s'être emparé d'une ville près de la frontière avec le Bangladesh, marquant la dernière d'une série de victoires pour les adversaires du gouvernement militaire du pays. Les Rohingyas musulmans de l'État, cibles de violences meurtrières dirigées par l'armée en 2017, semblent avoir été les principales victimes des combats dans la ville de Buthidaung.
KEYSTONE

22.5.2024 - 07:01

Des affrontements secouent cet Etat depuis que l'armée d'Arakan (AA, Arakan étant l'ancien nom de Rakhine) a attaqué les forces de sécurité en novembre, mettant fin à un cessez-le-feu qui avait été largement respecté depuis le coup d'Etat de la junte en 2021.

«Les actes de génocide et autres crimes contre l'humanité commis par l'armée à l'encontre des Rohingyas, ainsi que les tensions intercommunautaires qu'elle a attisées dans l'Etat de Rakhine et ailleurs dans le pays, met en évidence les graves dangers auxquels sont exposés les civils», a déclaré la diplomatie américaine dans un communiqué.

«La recrudescence actuelle de la violence et des tensions intercommunautaires augmente également les risques de nouvelles atrocités», a ajouté le département d'Etat, appelant «l'armée birmane, ainsi que tous les acteurs armés, à protéger les populations civiles et à permettre un accès humanitaire sans entrave».

Dimanche, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme avait déjà mis en garde contre de nouvelles «atrocités» dans l'Etat de Rakhine.

«Les tensions intercommunautaires entre les ethnies Rakhine et Rohingya étant élevées – et activement attisées par l'armée – il s'agit d'une période critique où le risque que de nouvelles atrocités criminelles soient commises est particulièrement élevé», avait déclaré Volker Türk, dans un communiqué.

Washington a par ailleurs appelé ses «partenaires» dans la région à «fournir une protection aux personnes qui fuient la violence», sans faire expressément référence au Bangladesh qui a renforcé la sécurité le long de sa frontière avec la Birmanie, craignant un nouvel afflux de réfugiés rohingyas.

Le Bangladesh abrite près d'un million de réfugiés rohingyas, minorité musulmane apatride de Birmanie, dont la plupart ont fui la violente répression militaire en 2017.

L'Etat de Rakhine a été le théâtre en 2017 de persécutions à grande échelle menées par l'armée contre la minorité rohingya, qui font l'objet d'une enquête des Nations unies pour génocide.

ATS