Honduras Les Etats-Unis reconnaissent la réélection du président hondurien

ATS

22.12.2017 - 21:10

Depuis le scrutin présidentiel, le Honduras est secoué par des manifestations de l'opposition réprimées par les forces de sécurité.
Depuis le scrutin présidentiel, le Honduras est secoué par des manifestations de l'opposition réprimées par les forces de sécurité.
SDA

Les Etats-Unis ont reconnu vendredi la réélection du président du Honduras Juan Orlando Hernandez. Cette annonce a provoqué l'abandon de l'opposant Salvador Nasralla, qui contestait sa victoire lors de ce scrutin controversé.

"Avec la décision des Etats-Unis, je suis hors-jeu", a déclaré à la chaîne HCH le candidat de l'Alliance de l'opposition contre la dictature (gauche) aux élections du 26 novembre, qui ont été entachées d'accusations de "fraude".

Salvador Nasralla a annoncé son retrait de la politique et la fin de la coalition d'opposition dirigée par l'ancien président hondurien Manuel Zelaya.

Le Tribunal électoral suprême (TSE) a validé dimanche la victoire de M. Hernandez avec 42,95% des voix contre 41,42% pour Salvador Nasralla, un populaire animateur de télévision sans expérience politique, qui contestait jusqu'ici le résultat et exigeait la tenue d'un nouveau scrutin.

Manifestations réprimées

Avant la déclaration de M. Nasralla, l'opposition avait minimisé la portée de la reconnaissance étasunienne, appelant à la poursuite de la contestation. Depuis le scrutin, le pays est secoué par des manifestations réprimées par les forces de sécurité. Au moins douze personnes sont mortes lors des affrontements, selon des organisations internationales.

Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA) Luis Almagro s'était prononcé pour un nouveau scrutin présidentiel et la mission d'observation de l'Union européenne avait appelé le TSE à la prudence avant de déclarer un vainqueur.

"Dialogue robuste" nécessaire

"Les Etats-Unis félicitent Juan Orlando Hernandez pour sa victoire", a indiqué vendredi Heather Nauert, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

Mais "le résultat serré, les irrégularités identifiées par les missions d'observation de l'OEA et de l'UE, et les réactions fortes des Honduriens de tout le spectre politique soulignent la nécessité d'un dialogue national robuste", a-t-elle souligné. Elle a appelé le TSE à "étudier pleinement et avec transparence toute contestation déposée par les partis politiques" qui doivent "explorer toutes les pistes de la loi hondurienne".

Les autorités du Honduras doivent pour leur part entamer "un important effort à long terme pour calmer les divisions politiques dans le pays et engager des réformes électorales nécessaires".

"Eviter les violences"

Washington a aussi appelé la population à "éviter les violences" et le gouvernement hondurien à "s'assurer que les services de sécurité respectent les droits des manifestants pacifiques, et assumer la responsabilité de toute violation de ces droits".

L'ONU et la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) ont condamné mercredi "l'usage excessif de la force utilisée pour disperser les manifestations", qui a "conduit à la mort de 12 manifestants", et les brutalités commises sur les manifestants arrêtés.

Hernandez proche allié de Washington

Manuel Zelaya a quant à lui estimé que Washington avait toujours soutenu M. Hernandez. "L'ambassadeur des Etats-Unis au Honduras s'appelle Juan Orlando Hernandez", a-t-il dit à Tegucigalpa en appelant à la poursuite des manifestations, avant la déclaration de M. Nasralla.

Le gouvernement de M. Hernandez est un proche allié de Washington dans la région. Il a montré sa solidarité en votant jeudi contre une résolution de l'ONU condamnant la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

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