Ukraine Les forces russes encerclent Kiev et bloquent Marioupol

ATS

12.3.2022 - 02:11

Les forces russes poursuivaient samedi matin leur encerclement de Kiev. En parallèle, elles bloquaient Marioupol, où des milliers de personnes subissent un siège dévastateur, dans le sud de l'Ukraine, pays bombardé depuis plus de deux semaines.

12.3.2022 - 02:11

Les médias locaux rapportaient des sirènes d'avertissement anti-bombardement sur l'ensemble du territoire ukrainien, notamment les grandes villes Kiev, Odessa, Dnipro et Kharkiv.

Après douze jours de siège, Marioupol, port stratégique, se trouve sans eau, sans gaz, sans électricité, sans communications. On y voyait ces derniers jours des gens se battre pour de la nourriture. Une situation «quasi désespérée», a alerté Médecins sans frontières (MSF).

«L'ennemi bloque toujours Marioupol», a lancé vendredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Les troupes russes n'ont pas laissé entrer notre aide dans la ville», a-t-il ajouté promettant d'essayer une nouvelle fois d'y acheminer «demain», samedi, nourriture, eau et médicaments.

Fosses communes

La ville de «Marioupol assiégée est à présent la pire catastrophe humanitaire sur la planète. 1582 civils tués en douze jours, enterrés dans des fosses communes comme celle-ci», a accusé vendredi le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans un tweet, accompagné de la photographie d'une tranchée.

Ioulia et son mari sont parmi les rares personnes qui ont réussi à fuir Marioupol depuis le début du siège, après avoir passé, la peur au ventre, des postes de contrôle russes. «Sur la route, nous avons vu des voitures civiles brûlées, parfois renversées sur le côté. Nous avons compris que les Russes leur avaient tiré dessus», a-t-elle raconté à l'AFP.

Outre Marioupol, les Russes concentrent leurs efforts sur les villes de Kryvy Rig, Kremenchug, Nikopol et Zaporijie, selon l'armée ukrainienne. Mais leur cible principale reste Kiev, qu'ils tentent d'encercler. Présents dans les faubourgs de la capitale, ils cherchent à éliminer les défenses dans plusieurs localités à l'ouest et au nord de la ville pour la «bloquer», a déclaré l'état-major ukrainien.

Kiev, «symbole de la résistance»

«Kiev est un symbole de la résistance» qui se prépare à une «défense acharnée», a proclamé dans une vidéo Mykhailo Podolyak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky.

La crise humanitaire s'étend, avec plus de 2,5 millions de personnes ayant fui l'Ukraine, dont 116'000 sont des ressortissants de pays tiers, depuis le lancement de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres publiés vendredi par l'ONU. A ceux-là s'ajoutent environ deux millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays, a précisé le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Les réfugiés se dirigent en majorité vers la Pologne, qui estime, selon ses gardes-frontières, que 1,5 million de personnes ont franchi la frontière depuis le 24 février. Ces réfugiés «ne se sentent pas comme des visiteurs. Vous les avez accueillis dans vos familles avec de la tendresse, de la gentillesse fraternelle», a remercié M. Zelensky dans un long message vidéo faisant l'éloge des Polonais.

Appel aux mères russes

Le camp occidental continue d'accroître la pression économique sur Moscou, en ouvrant la voie à des tarifs douaniers punitifs et en asséchant les échanges avec le pays. L'Union européenne et le G7 se sont joints à Washington pour révoquer le statut dit de «nation la plus favorisée» dont bénéficie Moscou, qui facilite le libre-échange de biens et services.

Washington s'en est aussi pris aux produits de luxe, le président américain Joe Biden annonçant l'interdiction d'importations de «secteurs phares de l'économie russe, notamment les produits de la mer, la vodka et les diamants». Et l'escalade de sanctions pourrait se poursuivre, ont averti les dirigeants de l'UE, réunis vendredi en sommet à Versailles.

M. Zelensky, qui n'est pas été entendu dans ses appels à un soutien militaire, a exhorté dans la nuit de vendredi à samedi les mères de soldats russes à retenir leurs fils. «Je veux le dire encore une fois aux mères russes. Particulièrement, aux mères de conscrits. N'envoyez pas vos enfants à la guerre dans un pays étranger», a-t-il déclaré dans une nouvelle adresse vidéo diffusée sur Telegram.

«Vérifiez où est votre fils. Et si vous avez le moindre soupçon que votre fils pourrait être envoyé à la guerre contre l'Ukraine, agissez immédiatement» pour empêcher qu'il soit tué ou capturé, a-t-il lancé.

ATS