237'000 manifestants Les Français manifestent encore contre le pass sanitaire

ATS

7.8.2021 - 17:03

Quelque 237'000 personnes, dont 17'000 à Paris, ont défilé samedi pour le quatrième week-end consécutif contre le pass sanitaire, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. C'est la plus forte mobilisation jusqu'à présent.

Des dizaines de milliers de Français ont manifesté contre le pass sanitaire.
Des dizaines de milliers de Français ont manifesté contre le pass sanitaire.
ATS

Le ministère de l'Intérieur avait recensé au moins 204'000 manifestants le 31 juillet. «On attend globalement le même nombre de manifestants» samedi, a pronostiqué une source policière, des rassemblements étant prévus dans plus de 150 villes.

À 19h00 ce samedi, les autorités recensaient 198 actions, 35 interpellations et sept blessés légers parmi les forces de l'ordre. Le pass sanitaire, validé jeudi par le Conseil constitutionnel, doit entrer en vigueur lundi.

Les manifestations ont lieu au lendemain d'un nouvel appel pressant lancé par le président Emmanuel Macron: «Faites-vous vacciner». Près de 66% de la population française a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, qui a fait plus de 112'000 morts dans le pays.

«Macron, ton pass, on n'en veut pas», «Macron, ta gueule, on n'en veut plus» : à Paris, des slogans hostiles au président ont résonné dans un cortège d'au moins un millier de manifestants, très encadré par les gendarmes mobiles.

«On nous force la main»

Venu masqué, Alexandre Fourez, 34 ans, assure manifester «pour la première fois», lui qui a déjà eu le Covid. «Le problème avec le pass sanitaire, c'est qu'on nous force la main», dit cet employé dans le marketing, qui a «vraiment du mal à croire que son application va être provisoire».

Une bonne part des manifestants conteste l'imposition du pass, y voyant une «obligation vaccinale déguisée». Ils jugent la contrainte disproportionnée et s'inquiètent notamment qu'un employeur puisse suspendre le contrat de travail d'un employé dépourvu de pass en règle.

«Pas nécessairement anti-vaccin», Stéphane, 50 ans, manifeste avec sa femme et leurs deux adolescents. «Ça me dérange qu'on oblige à faire ce vaccin et ça me fait peur pour mes enfants», dit ce salarié dans l'informatique, qui redoute d'éventuels effets secondaires encore inconnus.

Affluence dans le Sud

La loi qui élargit le pass sanitaire à de nouveaux lieux publics et instaure une obligation vaccinale pour les soignants a été publiée au Journal officiel vendredi. A partir de lundi, il faudra présenter un certificat de vaccination, un test PCR négatif au Covid-19 ou un certificat de rétablissement de la maladie pour avoir accès aux cafés, restaurants, salles de spectacles ou salons professionnels, ou encore pour faire un long trajet à bord d'un avion, train ou bus.

Les autorités font valoir que le nombre des hospitalisations en soins critiques continue d'augmenter, comme les décès quotidiens. La situation se dégrade en particulier dans les Antilles, et notamment en Guadeloupe, confinée depuis mercredi.

A Paris, un rassemblement s'est tenu à l'appel de Florian Philippot, ancien numéro 2 du parti d'extrême droite Rassemblement national. Comme la semaine dernière, l'affluence devrait être particulièrement forte dans le Sud. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (sud-est), au moins 37'000 personnes ont manifesté, de Nice (10'000) à Toulon (19'000) et Marseille (6000), selon les autorités.

Dans la moitié nord, des manifestations sont prévues notamment à Lille, Reims ou Dunkerque.