Guerre à Gaza Les frappes israéliennes font des dizaines de morts, selon le Hamas

st

18.1.2024 - 23:08

Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes jeudi dans la bande de Gaza. L'armée israélienne a annoncé une progression de ses soldats dans la ville méridionale de Khan Younès et de violents combats contre le Hamas.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24'620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61'830 blessées dans les opérations israéliennes (archives).
Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24'620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61'830 blessées dans les opérations israéliennes (archives).
ats

L'armée a dans le même temps intensifié ses raids en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où un homme de 27 ans a été tué par balle, selon l'Autorité palestinienne.

Alors que la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas fait craindre un embrasement régional, les Etats-Unis ont de nouveau bombardé les rebelles Houthis au Yémen et ces insurgés, qui se disent solidaires des Palestiniens, ont revendiqué une nouvelle attaque contre un «navire américain» dans le Golfe d'Aden.

Dans la bande de Gaza, «93 personnes ont péri dans des attaques israéliennes, dont 16 dans une frappe contre une maison à Rafah», dans l'extrême sud du territoire assiégé où ont trouvé refuge quelque 1,3 million de Palestiniens fuyant les combats, a indiqué le gouvernement du Hamas.

80% des Gazaouis déplacés

La guerre, qui a dévasté Gaza et déplacé plus de 80% de la population, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a tué 1140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza durant l'attaque, dont une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre. Selon Israël, 132 restent détenues dont 27 seraient mortes.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24'620 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 61'830 blessées dans les opérations israéliennes.

Khan Younès au coeur des combats

Après avoir mené des bombardements incessants par terre, mer et air contre le territoire de 362 km2 où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants, l'armée israélienne y a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans laquelle elle a déploré la mort de 193 soldats.

Ces derniers, entrés depuis le sud d'Israël dans le nord de la bande de Gaza voisine, ont progressé en direction du sud du territoire palestinien, sous une couverture aérienne, après des affrontements acharnés avec les combattants du Hamas.

Khan Younès est désormais l'épicentre des combats. Selon Israël, des responsables du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, se cachent dans l'hôpital Nasser de la ville.

Dans un communiqué, l'armée a dit que ses soldats avaient atteint «le secteur le plus méridional de la bande de Gaza depuis le début de l'opération terrestre». A Khan Younès, «les soldats appuyés par l'artillerie et l'aviation ont éliminé des dizaines de terroristes (dans des combats) au corps à corps».

Anniversaire symbolique

Les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers à Gaza, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un siège total depuis le 9 octobre après un blocus terrestre, aérien et maritime datant de 2007.

L'ONU a dit redouter un «risque de famine» et des «épidémies mortelles», et l'Organisation mondiale de la Santé a affirmé que des patients «attendent la mort» dans les hôpitaux.

Jeudi avant l'aube, des convois de médicaments destinés aux otages et d'une aide humanitaire pour les civils palestiniens sont entrés à Gaza, selon des sources israélienne et palestinienne, dans le cadre d'un accord négocié par le médiateur qatari.

A Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens ont lancé des ballons orange dans le ciel pour marquer de manière symbolique l'anniversaire du plus jeune otage, Kfir Bibas, enlevé le 7 octobre alors qu'il avait près de neuf mois. En novembre, le Hamas a annoncé la mort du bébé, de son frère et de sa mère, dans un bombardement israélien. Israël n'a pas confirmé.

«De longs mois»

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu est sous forte pression pour ramener les otages chez eux et reste inflexible face aux appels au cessez-le-feu. «La victoire prendra de longs mois mais nous sommes déterminés à l'obtenir», a répété Benjamin Netanyahu jeudi.

«Nous ne nous satisferons pas de moins qu'une victoire totale, ce qui signifie l'élimination des chefs terroristes, la destruction des capacités opérationnelles et militaires du Hamas, le retour de nos otages à la maison, la démilitarisation de la bande de Gaza avec un contrôle sécuritaire d'Israël total et sur tout ce qui entre dans» le territoire palestinien, a-t-il dit.

La communauté internationale, elle, redoute un débordement du conflit avec les échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah, la multiplication des attaques des Houthis contre les navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, et l'intensification des frappes américaines au Yémen.

Les Etats-Unis ont classé les Houthis entité «terroriste» et le président Joe Biden a déclaré que les frappes contre eux continueraient. Dans la foulée, la Maison Blanche a annoncé une cinquième série de frappes en moins d'une semaine contre les Houthis au Yémen, ciblant «des missiles prêts à être lancés en mer Rouge».

st