Sanctions contre la Russie Les jeunes défendent davantage la neutralité suisse que les aînés

hl, ats

19.2.2023 - 12:30

Les jeunes Suisses âgés de 18 à 35 ans se montrent plus critiques que les plus de 55 ans face à l'engagement de la Suisse en faveur de l'Ukraine. Ceux qui ont vécu la Guerre froide ont une autre approche de la Russie, donne comme explication le directeur de Sotomo.

Ceux qui ont vécu la Guerre froide ont une autre approche de la Russie, donne comme explication le directeur de Sotomo Michael Hermann (photo d'illustration de recrues russes à l'entraînement).
Ceux qui ont vécu la Guerre froide ont une autre approche de la Russie, donne comme explication le directeur de Sotomo Michael Hermann (photo d'illustration de recrues russes à l'entraînement).
ATS

Keystone-SDA, hl, ats

Selon l'étude publiée sur le site Internet de Sotomo, 35% des 18-35 ans estiment que la reprise par la Suisse des sanctions de l'UE contre la Russie viole le principe de neutralité. Chez les personnes âgées de 55 ans et plus, ce chiffre n'est que de 22%, selon l'institut de recherche Sotomo.

Au total, 29% des personnes qui ont répondu au sondage estiment que la Suisse a violé sa neutralité en reprenant les sanctions. Douze pour cent pensent «plutôt oui», 10% «plutôt non» et 49% sont d'avis que la neutralité n'a pas été violée. Le sondage a été réalisé par Sotomo pour le compte du «SonntagsBlick».

Interrogé sur la différence d'attitude entre les générations, le directeur de Sotomo Michael Hermann explique que ceux qui ont vécu la Guerre froide ont une autre approche de la Russie. L'Union soviétique était alors une image ennemie. A cela s'ajoute le fait que les personnes âgées utilisent plutôt les médias traditionnels, qui se positionnent majoritairement en faveur de l'Ukraine.

Les plus jeunes, en revanche, fréquentent plutôt les médias sociaux, ce qui les confronte à d'autres points de vue favorables à la Russie. Interrogé par Keystone-ATS à ce sujet, M. Hermann a confirmé les déclarations faites dans le «SonntagsBlick».

La guerre va durer

Le sondage laisse aussi apparaître que les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes à penser que la Suisse devrait s'engager davantage en faveur de l'Ukraine. Ils sont ainsi davantage favorables à que la Suisse vende des chars Leopard à l'Allemagne et à la Pologne, afin que ces pays puissent livrer leurs propres chars Leopard à l'Ukraine.

Trente-sept pour cent des personnes interrogées pensent que la guerre en Ukraine se poursuivra au-delà de 2024 et 13% que la Russie va envahir l'Ukraine. Mais 22% estiment que les Ukrainiens vont chasser les Russes. Au final, 58% des personnes interrogées sont d'avis que la situation restera bloquée, sans vainqueur clair.

Soutien au Conseil fédéral

Pour Michael Hermann, les réponses à 17 questions au total posées par Sotomo sur Internet confirment globalement le cap du Conseil fédéral dans sa gestion de la guerre en Ukraine. Les déclarations ont été recueillies du 13 au 16 février sur les portails de médias en ligne de Ringier. Un peu plus de 16'000 réponses d'électeurs de Suisse alémanique et romande ont été utilisées, pondérées afin de donner une image représentative du corps électoral.